Fès-Meknès/Agriculture : des actions concrètes pour la promotion du bio
La Région de Fès-Meknès a entamé une série d’actions pour promouvoir l’agriculture biologique. Le bio présente des opportunités importantes pour la durabilité du développement de l’agriculture, en particulier en matière de préservation des ressources naturelles, de valorisation de la qualité des produits agricoles et de diversification des exportations. La superficie certifiée dans la région est passée de 3.280 ha en 2021 à 4.530 ha en 2022.
Considéré comme un marché en pleine expansion, l’agriculture biologique, dont les produits suscitent l’engouement croissant des consommateurs, occupe une place importante dans la stratégie «Generation green» (GG) appliquée par le ministère de l’Agriculture. L’agriculture biologique présente des opportunités importantes pour la durabilité du développement de l’agriculture dans la Région de Fès-Meknès, en particulier en matière de préservation des ressources naturelles, de valorisation de la qualité des produits agricoles et de diversification des exportations. La région bénéficie, en effet, d’un potentiel considérable pour la reconversion vers des méthodes de production biologique, notamment grâce à des conditions favorables, dont la présence d’exploitations qui adoptent déjà des pratiques agricoles proches des techniques biologiques.
Des actions concrètes
Plusieurs actions ont été menées dans la région pour promouvoir l’agriculture biologique. À ce titre, Kamal Hidane, directeur régional de l’Agriculture (DRA) Fès Meknès, nous a dévoilé que son département prévoit chaque année une assistance technique visant à soutenir le développement de l’oléiculture biologique. Ce programme permet d’identifier les groupements de producteurs intéressés par la conversion au mode biologique et de les accompagner tout au long du processus.
Les producteurs bénéficient de ce fait d’une formation sur les techniques de production d’olives selon les normes biologiques, ainsi que sur les démarches pour obtenir des subventions destinées à la certification bio. Ils reçoivent aussi des informations utiles pour renforcer leurs compétences en matière de commercialisation et d’interprofessionnalité. «Grâce à ces initiatives, la superficie certifiée en agriculture biologique est passée de 3.280 ha en 2021 à 4.530 ha en 2022», précise Hidane.
À noter que Fès-Meknès figure parmi les trois régions pilotes du Programme de revitalisation des territoires ruraux par l’emploi et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole (TREEA). L’agriculture biologique occupe une place centrale dans ce programme.
Pour l’année 2023, le programme prévoit principalement l’affectation d’une superficie de 1.485 ha à la culture de l’olivier dans la province de Sefrou, ainsi qu’à celle de plantes aromatiques et médicinales dans la province d’Ifrane. Les autres volets du programme concernent la culture du figuier à Taounate et la culture du safran à Boulemane. Outre le projet d’agrégation «oléiculture biologique» initié en 2017 dans la région, l’agrégation dans le secteur biologique suscite un vif intérêt parmi les investisseurs et les producteurs, principalement en raison de l’émergence d’aides financières destinées à la certification bio. À l’heure actuelle, 2.300 ha sont certifiés biologiques dans le cadre de l’agrégation par Oleafood, le champion national de l’oléiculture biologique.
Un fort potentiel pour la reconversion biologique
Dans le cadre de la stratégie Plan Maroc Vert, une progression remarquable de la superficie cultivée en agriculture biologique a été constatée au cours des dix dernières années. En effet, elle a augmenté de 4.000 ha en 2010 à 14.000 ha en 2020, accompagnée d’une croissance spectaculaire de la production, qui est passée de 40.000 à 140.000 tonnes. Les volumes d’exportation ont également doublé pour atteindre 20.000 tonnes en 2020. Il convient de noter que près de 83% de la superficie cultivée en mode biologique est concentrée dans cinq régions, à savoir Fès-Meknès, Marrakech-Safi, Sous-Massa, Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra.
La filière biologique occupe également une place de choix dans la stratégie GG. Les objectifs escomptés à l’horizon 2030 visent à en augmenter la superficie de 10.000 ha en 2018 à 100.000 ha en 2030 et de commercialiser 0,3 MT de produits sur le marché domestique contre 0,1 MT (en 2018). Quant aux exportations, elles devraient passer de 16 KT à 600 KT sur la même période.
Dans ce cadre, un arsenal juridique et réglementaire est mis en place par la tutelle pour accompagner le développement de cette filière, à savoir la loi 39-12 et ses textes d’application. En 2020, une aide de l’État destinée à booster la filière biologique a vu le jour. Pour les produits végétaux, cette subvention représente jusqu’à 90% du coût de la certification, pour les exploitations de 0,5 à 5 ha, avec un plafond de 10.000 DH.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO