Forum du réseau de la concurrence arabe : zoom sur le numérique
Dans un monde toujours plus numérique, où de plus en plus d’activités sont réalisées en ligne, la concurrence peut aider à garantir que les marchés numériques fonctionnent efficacement. En offrant une plateforme pour l’échange de connaissances et de bonnes pratiques, et en travaillant en étroite collaboration avec les régulateurs de la concurrence, le Forum du réseau de la concurrence arabe contribue à créer un environnement économique plus compétitif et dynamique pour les entreprises et les consommateurs. Un focus a été mis sur la transformation numérique lors de cette édition.
Les technologies numériques ont transformé la façon dont les entreprises interagissent avec les consommateurs, les fournisseurs et les concurrents. Elles ont également modifié les modèles d’affaires traditionnels, en permettant de nouvelles formes d’interaction et de collaboration. Une conviction que Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, n’a pas manqué de partager à l’ouverture des travaux de la 2e édition du Forum du réseau de la concurrence arabe.
«La loi de la concurrence peut être un levier de la transformation numérique à travers l’encouragement de la concurrence loyale et l’innovation dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC)», a indiqué le ministre.
Et d’ajouter que la plupart des pays arabes connaissent une transformation numérique importante, et donc la loi de la concurrence peut être un levier de cette transformation numérique en encourageant la concurrence loyale et l’innovation dans le secteur du TIC. «Une concurrence loyale peut également stimuler la créativité et l’innovation dans le secteur des TIC, ce qui peut aider les entreprises à développer de nouvelles technologies et de nouveaux produits numériques pour répondre aux besoins changeants des consommateurs», a affirmé le ministre. Et de relever qu’une concurrence loyale peut également contribuer à faire baisser les prix pour les consommateurs, ce qui peut stimuler l’adoption de nouvelles technologies et encourager la participation à l’économie numérique.
L’axe de la durabilité
Parmi les priorités économiques les plus importantes pour la plupart des pays figure l’axe de la durabilité, a indiqué le ministre, en mettant l’accent sur la relation étroite de la politique de concurrence avec la réalisation des objectifs de développement durable. Et ce, en basant les processus de concentration sur des critères liés à l’environnement, aux problématiques sociales et à la gouvernance, ainsi que l’évolution vers la possibilité de conclure des accords de coopération pour atteindre les objectifs de développement durable.
Le ministre a tenu également à souligner que le Maroc dispose d’une législation importante visant à assurer une concurrence saine et à renforcer les organes de régulation et de contrôle, notamment la loi n°104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence et la loi n°20-13 relative au Conseil de la concurrence. Selon lui, «cette rencontre se veut une occasion pour les membres du réseau de débattre des moyens de coordonner leurs efforts et travailler ensemble de manière régulière et urgente pour rapprocher les points de vue en matière de politiques et mise en place des lois de concurrence en vue de garantir le respect des principes de la concurrence libre et loyale, atteindre le progrès de l’économie et améliorer son attractivité».
Le maintien d’un environnement de concurrence libre et loyale
Pour sa part, Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, a mis l’accent sur le rôle du maintien d’un environnement de concurrence libre et loyale dans les marchés et l’amélioration de la concurrence dans le tissu économique. Il explique que la pression concurrentielle est suffisante pour inciter les acteurs économiques à faire preuve de plus de créativité et d’innovation, réduire le coût, diversifier les services et répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité.
«Il est tout à fait normal pour les autorités publiques d’intervenir dans le cadre des crises que peuvent connaître les marchés, mais cette intervention doit être liée à la correction des dysfonctionnements qui résultent des crises, limitée dans le temps et accompagnée par des mesures rationnelles pour être en cohérence avec les objectifs de long terme et pour ne pas avoir de problématiques structurelles au niveau de la concurrence dans les marchés», souligne le président du Conseil de la concurrence.
Il a également rappelé l’importance des moyens avec lesquels les autorités peuvent intervenir en cas de crise économique, plaidant pour l’orientation des aides vers les catégories de consommateurs qui méritent au lieu de les accorder aux acteurs économiques.
Ont également participé à ce forum, des représentants des départements ministériels et des instances de gouvernance, des acteurs dans l’économie et des institutions internationales et régionales, ainsi que des experts et spécialistes dans la loi de la concurrence.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO