Promotion de l’investissement : tous les secteurs sont concernés
En plus de l’industrie manufacturière, le Made in Morocco concerne plusieurs secteurs d’activité dans lesquels le Maroc a fait ses preuves. Toutefois, promouvoir encore plus l’investissement dans ces filières représente un axe fondamental qu’il y a lieu d’accélérer.
Le Made in Morocco n’est pas seulement une question de promotion de l’industrie manufacturière, c’est aussi la promotion de l’industrie agro-alimentaire, c’est aussi le tourisme, ou encore les services. Adil Douiri, directeur général principal de Mutandis et ancien ministre du Tourisme, avait participé en décembre 2000, avec une équipe de professionnels, à la rédaction d’un document qui a conçu un concept nouveau, celui des «Métiers mondiaux du Maroc».
Dans ce document, qui a été érigé en feuille de route, ont été énumérés les métiers dits mondiaux du Maroc, en l’occurrence le tourisme, l’automobile, la chimie des phosphates, l’agro-industrie et la transformation des produits halieutiques, l’industrie de l’habillement, l’offshoring, les composants électroniques et l’aéronautique. À l’époque, le secteur qui paraissait le plus facile à développer était celui du tourisme. Ce document a coïncidé avec l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI. Il a précédé l’arrivée du gouvernement de Driss Jettou, qui a transformé ce document en «Plan émergence», devenu ensuite «Plan d’accélération industrielle». «Le développement sectoriel se fait sur des temps longs et c’est dans la succession des efforts de chacun que le pays se construit»,affirme Douiri.
Le tourisme, premier métier mondial du Maroc
Bien entendu, dans les métiers mondiaux du Maroc, une grande partie est représentée par les services, notamment le tourisme et l’offshoring qui se développe fortement. Ainsi, si le classement est fait, non pas en fonction du chiffre d’affaires, mais de la valeur ajoutée, le premier métier mondial du Maroc c’est bien le tourisme, confirme l’ancien ministre. C’est, en effet, un Made in Morocco immatériel, qui permet, lui aussi, de promouvoir la marque Maroc à l’international. Forte et solide, cette dernière peut driver une multitude de secteurs.
Ali Seddiki, directeur général de l’AMDIE, apporte dans se sens un élément important pour la réussite de ce challenge, qu’est l’investissement mis dans cette marque. «Si aujourd’hui, on est en mesure d’accélérer et d’encaisser le bénéfice pour la Marque Maroc, c’est parce qu’évidemment, nous sommes arrivés à un stade avancé de notre développement, nous avons créé une masse critique, nous avons installé les métiers et nous avons construit. C’est la force de la vision de long terme qui est déployée dans notre Royaume», explique Seddiki. L’étape qui suit concerne l’accélération de la cadence, vu les mouvements en cours au niveau mondial. «Il faut justement faire du bruit, promouvoir la marque, accompagner les opérateurs économiques qui réussissent, ceux qui disposent de marques nationales à l’échelle mondiale. Ils représentent, en effet, une vitrine extraordinaire pour notre pays», lance le DG de l’AMDIE.
Il faut promouvoir davantage l’investissement
La promotion de l’investissement demeure un élément central de la promotion du Made in Morocco. Ceci ne doit pas se faire qu’à l’international, mais aussi dans les 12 régions du Maroc, en intégrant les centres régionaux de l’investissement, ceci dans le but d’ancrer le marketing territorial.
«La Nouvelle charte de l’investissement est opérationnelle. Mais certains acteurs économiques ne la maîtrisent pas ! Aujourd’hui, nous travaillons à la faire connaître, non seulement en démontrant ce que le Maroc vaut pour les étrangers, mais même pour nos investisseurs nationaux», explique Seddiki.
Sur ce point de l’investissement, Salim Ennaji, Founder managing partner d’Agilis advisory, assure que «les investisseurs marocains doivent aussi changer de paradigme. Ils ne sont pas tous obligés de posséder leur propre entreprise. Car il peuvent tout simplement placer leurs fonds et ainsi dépasser la notion de la propriété pour aller vers celle de l’actionnariat».
Comment inciter la collaboration intra-entreprises
Les panélistes de la table ronde s’accordent à dire qu’il faut institutionnaliser des rencontres inter-entreprises, pour définir des objectifs précis, des standards de qualité, des volumes. Il suffit de donner l’exemple une fois pour habituer les entreprises à faire des choses ensemble et desservir de grands marchés. À cet égard, la Nouvelle charte de l’investissement prévoit un dispositif axé sur l’encouragement de l’investissement direct des Marocains à l’étranger. L’AMDIE le fait au quotidien, en collaborant avec les fédérations de la CGEM, qui œuvrent par définition dans l’animation des relations interentreprises, et défendent leurs intérêts communs.
«En plus de la promotion de l’investissement, il y a les volets de l’innovation et de la créativité. Ces deux aspects sont déjà prouvés par ce que nous savons faire et ce que nous avons réussi à date d’aujourd’hui. S’il n’y avait pas de créativité et d’innovation dans l’économie marocaine, qui a atteint un certain niveau de maturité et d’excellence, on n’aurait jamais raéussi à produire des produits aussi pointus». Toutefois, il faut continuer sur ce chemin et investir dans la formation, l’encouragement et l’accompagnement des différentes entreprises tout en érigeant la recherche et développement en axe stratégique de croissance».
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO