Fès/Industrie : la ville entame sa mue
Selon l’état d’avancement des projets à fin février 2023, la préfecture de Fès est en train de mener pas moins de 88 projets structurants qui auront un impact socio-économique et culturel significatif sur la ville. Parmi ces projets, 25 ont déjà été achevés et 27 sont en cours de réalisation, tandis que les autres sont encore en phase d’étude ou de préparation. La ville s’est engagée dans la redynamisation de son tissu industriel avec une orientation vers de nouvelles filières et des secteurs à forte valeur ajoutée.
Fès est en train de se métamorphoser grâce à une série de projets structurants ambitieux lancés par la Région. Le but est de faire de la ville un pivot de l’économie nationale. Selon l’état d’avancement des projets à fin février 2023, la préfecture de Fès est en train de mener pas moins de 88 projets structurants qui auront un impact socio-économique et culturel significatif sur la ville.
Parmi ces projets, 25 ont déjà été achevés et 27 sont en cours de réalisation, tandis que les autres sont encore en phase d’étude ou de préparation. Au total, ces projets nécessitent un investissement de 9,3 milliards de dirhams, dont 3,8 milliards de dirhams sont financés dans le cadre du Programme de développement régional (PDR). En termes de création d’emplois, ces projets – à l’exception des Zones d’activités industrielles – devraient générer environ 26.100 emplois directs.
Six programmes intégrés
Le directeur général du CRI Fès-Meknès, Yassine Tazi, ne cache pas son enthousiasme à l’égard des projets qui visent à faire de la ville de Fès la capitale économique et culturelle du Royaume. Selon lui, ces projets phares sont inspirés de six programmes intégrés et complémentaires qui servent le développement territorial et économique de la région.
Le Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT) 2018-2042 est l’un des programmes phares qui visent à planifier et à programmer les plans et les perspectives de développement régional durable et cohérent dans les espaces urbains et ruraux de la région. Avec ses 207 projets, ce programme est un véritable plan directeur qui sert de guide pour les autres projets lancés dans la région. Les autres programmes intégrés sont le Programme de développement régional (PDR) 2017-2022 (11,2 MMDH), le Programme de réduction des disparités territoriales et sociales (PRDTS) 2017-2023 (6,8 MMDH), la phase III de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) 2019-2023 (1,7 MMDH), le Programme de réhabilitation et mise en valeur des médinas (RMVM) (3,7 MMDH), ainsi que le Programme de mise à niveau urbaine (MANU) 2019-2024 qui vise la mise à niveau des centres urbains et ruraux émergents dans les différentes préfectures et provinces de la région, avec un budget de 500 MDH dédiés à la préfecture de Fès.
Industrie et logistique : les nouveaux leviers de développement
La région mise sur l’industrie et la logistique pour son développement économique. En effet, elle s’est engagée dans la redynamisation de son tissu industriel avec une orientation vers de nouvelles filières et des secteurs à forte valeur ajoutée.
Parmi les projets pilotes menés par la Région, celui de la revalorisation de la zone de l’ex-Cotef situé au quartier industriel de Sidi Brahim se démarque. Avec une superficie de 20 hectares, cette zone dispose de 26 lots, dont 23 industriels et 3 d’équipements. Elle a été mobilisée au profit des industriels de la région en mode locatif, avec un prix attractif de 5 DH/m².
Selon Yassine Tazi, directeur général du CRI Fès-Meknès, «à ce jour, 20 projets sont prévus au niveau de la zone, dont 20% sont opérationnels, 25% en cours de construction et 55% sont en phase d’autorisation ou en cours de dépôt de dossier». Ces projets devraient contribuer à la création de 3.800 emplois, dont plus de 60% dans le secteur textile, rappelant la vocation initiale de Cotef dans les années 80 en tant que complexe textile doté d’une véritable expertise acquise au fil des ans dans la région de Fès.
Les zones industrielles se concrétisent
Parmi les zones industrielles en gestation dans la région, on trouve celle de la Fez Smart Factory (FSF), premier écosystème de l’industrie 4.0 au Maroc et en Afrique. Nécessitant une enveloppe de 104 MDH sur 11 ha, la date d’achèvement pour ce projet est prévue pour le mois d’avril 2023. Il y a également la Zone industrielle (ZI) Ain Bida qui vient enrichir l’offre foncier industrielle de la région et offrira des espaces d’accueil répondant aux besoins exprimés par les industriels de la région.
«Nous avons adopté une approche d’écoute pour savoir quelles sont les besoins réels des industriels de la région, c’est la raison pour laquelle les composantes de la zone répondent au besoin actuel», précise Tazi.
En plus d’une zone généraliste étalée sur 30 hectares, la ZI de Ain Bida sera dotée d’une partie dédiée aux huileries (20 hectares) qui sont actuellement au niveau du quartier industriel Doukkarat et qui seront délocalisées dans le cadre du programme stratégique de dépollution de Oued Sebou. Elle sera également dotée d’une zone d’activité économique sur 10 hectares et une zone de commerce de gros (10 ha) et enfin une zone dédiée au dépôt de gaz (10 ha). Cette dernière permettra d’accompagner la structuration et la mise à niveau de cette activité aux meilleures normes environnementales et de sécurité.
ZAI d’Ain Cheggag toujours à l’étude
Faisant l’objet de nombreuses revendications par les opérateurs économiques de la région, la Zone d’accélération industrielle (ZAI) d’Ain Cheggag, province de Sefrou, est jusqu’à aujourd’hui en phase d’étude. Néanmoins, cette ZAI est un enjeu crucial pour le développement d’une industrie exportatrice au niveau de la région. Ce projet, qui s’étale sur une superficie de 379 ha, dont 42 ha pour la première tranche, mobilisera un investissement de 500 MDH et permettra la création de 51.000 emplois.
«La ZAI garantira des avantages importants pour les industriels qui s’y implanteront, notamment un guichet unique pour les formalités administratives, des services de support, des avantages fiscaux», explique le directeur du CRI.
D’après l’étude qui a été réalisée, cette zone abritera des plateformes et des districts complémentaires, notamment un district agro, un district ferroviaire et un autre pour le green textile. Ce dispositif permettra de générer un chiffre d’affaires annuel estimé à 9 MMDH.
Mobilisation du foncier pour l’Ecoparc Fès-Saiss
Quant à l’Ecoparc Fès-Saiss, l’état d’avancement témoigne que le projet est actuellement en phase d’autorisation et le foncier en cours de mobilisation. Les lots proposés dans le cadre d’Ecoparc sont accessibles à titre locatif avec des prix variant de 6 à 30 DH le m², selon qu’il s’agisse d’un terrain nu ou de bâtiments prêts à utiliser.
Ce projet, considéré comme la première plateforme dédiée aux industries propres de la Région Fès-Meknès, nécessitera un investissement global de 113 millions de DH. Il sera réalisé sur une superficie de 20 hectares avec une capacité d’accueil de 130 entreprises. Une fois mobilisé, le foncier sera mis à la disposition de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) qui, pour sa part, s’engage à installer une société de gestion spécifique.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO