Le “must have” pour assurer la croissance
La crise sanitaire a créé une prolifération du commerce numérique sur le marché marocain. Toutefois, malgré la mise en place d’un cadre réglementaire pour le e-commerce et pour le paiement en ligne, il reste encore des brèches à combler pour en assurer la croissance de manière pérenne.
Il est certain que le commerce en ligne connaît un essor important au Maroc, comme un peu partout à travers le monde. «Toutefois, le niveau de développement escompté n’est toujours pas atteint, au vu des atouts dont dispose notre pays», nous assure-t-on auprès du ministère du Commerce et de l’industrie. Par conséquent, afin de développer ce secteur et d’augmenter sa contribution dans le PIB national, il est nécessaire de redoubler d’efforts pour toutes les parties concernées.
Il s’agit, à ce titre, de lever certaines contraintes, notamment celles liées aux moyens logistiques, au paiement en ligne, et de renforcer l’éducation du consommateur marocain. Ce qui passe par l’instauration de la confiance numérique, condition sine qua non pour faire ancrer la culture de l’achat en ligne dans ses habitudes.
À cet effet, le ministère œuvre pour la mise en place d’un partenariat avec un acteur de référence sur le marché marocain, afin de concevoir et de développer des projets structurants dans le secteur du commerce en ligne, couvrant toute sa chaîne de valeur, à partir des solutions numériques propres à l’e-commerce et au paiement électronique, jusqu’aux solutions logistiques d’entreposage et de la livraison «last mile».
La crise sanitaire a créé un point d’inflexion pour l’économie numérique. «Cela fait passer un message important ; la combinaison Internet + smartphones + plateformes numériques est un véritable catalyseur pour le développement économique», confirme Badr Bouslikhane, CEO de Jumia. Si les opérateurs l’exploitent correctement, ils bénéficieront plus que jamais d’une grande opportunité de relance et de croissance exponentielle pour leurs activités.
L’accent devrait désormais être mis sur l’accélération de l’utilisation des plateformes numériques afin de permettre à chacun d’entre nous d’améliorer son quotidien grâce à l’inclusion numérique. Même son de cloche chez les responsables de la BMCI qui affirment qu’«il est important que le Maroc continue à soutenir cette transition numérique et à se positionner comme un facilitateur pour les consommateurs, mais également pour les commerçants désireux de se digitaliser».
Cette transition s’accompagne également par le recrutement d’expertises spécifiques. Le vaste chantier – qui consiste à retenir les talents au pays – est un élément clé pour avancer et sécuriser cette volonté. Il en va de même pour les startups/fintechs, dont l’écosystème se met en place progressivement, et qui a besoin de davantage d’investisseurs nationaux pour accélérer cette transition.
Pour finir, «les consommateurs doivent prendre confiance dans le E-commerce et le voir comme une réelle opportunité», affirme-t-on auprès de BMCI. C’est aujourd’hui un frein auquel toutes les industries font face et sur lequel elles devront collectivement rassurer, notamment en matière de sécurité et de protection des données des consommateurs.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO