Éco-Business

Une stratégie ambitieuse face à des défis immenses : l’ESSEC, à Rabat et en Afrique

PUBLI-RÉDACTIONNEL

Hugues Levecq
Deputy Dean, ESSEC Afrique chez ESSEC Business School

Installée au Maroc depuis 2017, l’ESSEC Business School a fait le pari du Maroc pour son développement international. Ecole de commerce de premier rang au niveau mondial, historiquement ancrée en région parisienne (d’abord rue d’Assas où elle a été fondée en 1907 puis à Cergy-Pontoise depuis 1973, une des cinq villes nouvelles créées à partir des années 1960 pour décongestionner la capitale française) et disposant d’un campus à Singapour depuis 2005, l’ESSEC a adopté une feuille de route ambitieuse pour son développement en Afrique qui sera déployée à partir de son campus de Rabat. Décryptage avec Hugues Levecq, deputy dean et directeur du campus de Rabat.

Votre école a toujours revendiqué un côté pionnier et avant-gardiste. Comment ce trait de caractère se traduit dans votre stratégie de développement international ?


Il est vrai que l’ESSEC s’est toujours considérée ainsi, et à juste titre. Nous avons au fil de notre histoire souvent été précurseurs sur différents sujets, qu’il s’agisse de l’apprentissage, des junior entreprises, des chaires, des accréditations ou de l’égalité des chances.

Notre déploiement international est ancien. Notre campus de Singapour a ouvert ses portes dès 2005, nous proposons 20 programmes de doubles diplômes impliquant des universités étrangères et avons construit un réseau de 245 universités partenaires dans plus de 40 pays. Avec certaines d’entre elles, nous avons pu construire des partenariats et alliances stratégiques sur certains métiers de pointe comme le luxe ou l’intelligence artificielle.

Dans un tel contexte, l’hésitation n’était pas au rendez-vous quand nous avons eu l’opportunité de nous offrir une implantation africaine au Royaume du Maroc.

Du reste, je dirais, pour avoir travaillé à l’ESSEC depuis 2008, que l’esprit pionnier fait même partie intégrante de la culture managériale de l’école où les différents services travaillent avec une marge de manœuvre assez importante qui fait que, bien que nous soyons une institution établie, nous fonctionnons au quotidien avec un mindset de startup où les nouvelles idées sont toujours les bienvenues.

C’est précisément ce type d’environnement qui permet l’émergence de programmes innovants de haut niveau comme Generation Africa qui permet à des cadres dirigeants et des entrepreneurs de comprendre, en 12 jours sur un format hybride online et on-campus, les marchés africains avec un module transversal (économie, juridique, RH, compliance, culture), un module sur les financements (financement bancaire, institutionnel, private equity) puis, au choix, un module business development ou entrepreneuriat.

Quelle est votre vision de l’Afrique ?
Pour nous, l’Afrique est évidemment le continent de demain. C’est le plus grand réservoir de croissance pour les années à venir et un horizon de développement incontournable pour les entreprises du monde entier. L’Afrique, c’est également des territoires très différents avec lesquels nous avons une histoire riche, parfois complexe, qui fait que nous avons beaucoup de choses à nous dire et à construire ensemble. On l’observe tous, aujourd’hui une révolution du regard sur le continent est en marche.

Nos images d’Epinal habituelles mêlant conflits, famines et opérations humanitaires sont bousculées. Même si des difficultés et vulnérabilités demeurent, la marque Afrique voit aujourd’hui sa côte sérieusement s’apprécier. Pour ma part, j’y vois un foisonnement créatif exceptionnel, des incubateurs, une jeunesse ambitieuse, des destinations à la mode, des think-tank ainsi que des universités de haut niveau.

Nous l’observons au Maroc où notre centre pour l’innovation et l’entrepreneuriat In-Lab Africa accompagne les lauréates aux parcours exceptionnels du prix Lalla Meryem de l’innovation et de l’excellence. Nous œuvrons ainsi à l’émergence d’une culture entrepreneuriale en Afrique, à la fois sur le continent mais aussi au sein des diasporas.

En effet, nous sommes le partenaire académique exclusif du Pass Africa lancé par Bpifrance et le Conseil présidentiel pour l’Afrique qui consiste à renforcer les capacités des entrepreneurs des diasporas africaines établies en France.

C’est avec cette Afrique-là, jeune, dynamique et ambitieuse, que nous souhaitons collaborer. A cette fin, nous entamerons, dans les prochaines semaines, une série de déplacements sur le continent pour développer nos partenariats avec des parties prenantes diversifiées.

Vous affichez des ambitions fortes en ce qui concerne votre développement africain. Votre positionnement d’école française installée au Maroc constitue-t-elle un frein ou un catalyseur ?


Nous avons beaucoup de chance de nous trouver aujourd’hui au Maroc. Pays situé au carrefour de l’Europe, de l’Afrique, de la Méditerranée et du monde arabe, le Royaume a su se positionner comme un véritable hub pour les entreprises en conquête de nouvelles positions commerciales, les étudiants à la recherche de formations de qualité et les artistes désireux de s’installer dans une société ouverte, tolérante et où il fait bon vivre.

Notre chance, en tant que Français, est que nos deux pays se sont mis d’accord pour travailler ensemble sur de nombreuses questions de manière étroite. C’est là tout l’enjeu du partenariat d’exception piloté par nos diplomaties respectives.

Aujourd’hui, une priorité clairement affichée dans cet agenda est l’Afrique où Français et Marocains disposent de tissus économiques plus ou moins complémentaires en fonction des secteurs, c’est le cas de l’agro-alimentaire, qui peuvent donner lieu, sur le terrain, à des synergies profitables à tous.

En tant qu’institution académique de premier plan au niveau mondial, il nous appartient de nous enquérir des besoins de ces entreprises et d’entretenir un dialogue régulier avec nos interlocuteurs marocains et français pour élaborer les meilleurs programmes et anticiper les transformations de demain. Il s’agit d’un travail de fourmi que nous menons avec beaucoup de responsabilité mais aussi beaucoup d’enthousiasme.



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