Investissements : le pays très peu attractif depuis novembre
Depuis le début du mandat du gouvernement, la Commission des investissements a tenu cinq réunions, qui lui ont permis d’approuver 43 projets n’ayant cumulé qu’un montant d’investissement de 25,92 milliards et qui ont juste permis de créer 14.600 emplois directs et indirects. Plus de 75,6% de ces investissements sont constitués de capitaux nationaux et de capitaux mixtes ou nationaux. Pendant ce temps, les investissements étrangers mixtes ne représentent que 11,5% du total, ce qui est un mauvais indicateur pour l’attractivité du Maroc en ces temps de reprise économique.
Le gouvernement reprend les réunions de sa Commission des investissements. Après trois mois et demi d’interruption, la Commission des investissements a tenu sa cinquième réunion, sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, mercredi 20 avril, à Rabat.
À cette occasion, 15 projets ont été approuvés pour un montant global de 10,8 milliards de dirhams (MMDH), avec la perspective d’une création de 2.907 emplois directs et indirects. Les projets d’investissements dans le secteur des télécommunications dominent, avec 5,7 MMDH, soit près de 53% du montant global projeté, suivis en seconde position par le secteur de l’industrie, qui totalise près de 3,2 MMDH, indique le Département du Chef du gouvernement dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion.
Les projets à capitaux nationaux ou mixtes représentent la majeure partie des investissements projetés avec près de 9,2 MMDH, ajoute la même source.
L’industrie, le secteur le plus attractif
À signaler que depuis le début du mandat de l’actuel gouvernement, cinq Commissions d’investissement ont été tenues et ont permis l’approbation de 43 projets de conventions et d’avenants, au lieu de 46 projets, pour un montant global de plus de 25,92 MMDH (au lieu de 33,4 MMDH) et la création de 14.600 emplois directs et indirects.
Sur un total de 43 projets approuvés, signalons que c’est la dernière commission n°85, réunie mercredi 20 avril, qui a décroché le plus grand nombre de projets approuvés avec un total de 15 projets retenus. Elle est suivie de la commission n°81, réunie le 2 novembre 2021, qui en a approuvé 13; de la commission n°84, réunie le 5 janvier 2022, qui en a retenu 7 ; de la commission n°82, réunie le 30 novembre 2021 (5 projets) et de la commission n°83, réunie le 7 décembre 2021, (3 projets).
Sur le montant global d’investissement envisagé, à savoir 25,92 MMDH, c’est la dernière commission n°85, qui a également généré le plus important montant d’investissement avec 10,8 MMDH. Elle est suivie dans l’ordre décroissant par la commission N°84 qui a généré un investissement de 7 MMDH, puis de la commission n°83 avec 3,96 MMDH, de la commission n°81 (2,09 MMDH) et de la commission n°83 (2,07 MMDH).
Sur le nombre global de création d’emplois envisagée, notamment 14.600 emplois, c’est la commission n°81 qui remporte la palme avec la création envisagée de 5.294 emplois directs et indirects. Elle est suivie par la Commission n°84 qui projette la création de 4.533 emplois ; puis de la commission n°85 avec 2.907 emplois ; de la commission n°83 (1.110 emplois) et de la commission n°82 (756 emplois).
Les capitaux étrangers mixtes encore très faibles
Par secteur, c’est celui de l’enseignement qui a attiré le plus important investissement avec 6,26 MMDH mobilisés lors de la seule commission n°84. Il est suivi par celui des télécoms avec 5,7 MMDH mobilisés lors de la commission n°85, puis de l’industrie avec 4,7 MMDH, lors de quatre commissions sur 5, en l’occurrence les commissions n°81, n°83, n°84 et n°85, ce qui témoigne ainsi que ce dernier secteur est le plus attractif de l’économie.
À signaler que derrière l’enseignement supérieur, les télécommunications et l’industrie, se succèdent les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures et du tourisme, avec des investissements qui ont atteint, respectivement, 2,97 MMDH, 1,8 MMDH et près de 1 MMDH. Concernant l’origine des investissements, qui se chiffrent globalement à 25,92 MMDH, ils sont très largement constitués de capitaux locaux.
En effet, les capitaux nationaux atteignent 10,4 MMDH, soit plus de 40% du total des investissements prévus. Dans le même temps, les capitaux mixtes ou nationaux se situent à 9,2 MMDH, représentant près de 35,5% du total des investissements prévus.
Les capitaux étrangers mixtes n’ont totalisé que 3 MMDH, c’est-à-dire 11,5% des investissements totaux, ce qui est un mauvais indicateur pour l’attractivité du Maroc en ces temps de reprise économique.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO