Maroc

Enseignement supérieur : Miraoui expose son pacte 2030 à Agadir

Après la Région de Béni Mellal-Khénifra, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, s’est rendu dans celle de Souss-Massa où il a assisté à la seconde assise régionale du Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Les assises nationales de ce pacte se tiendront fin mai/début juin, dans la perspective de son déploiement ultérieur au niveau régional.

S’il y a une université marocaine qui est la plus concernée par le nouveau Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (Pacte ESRI) à l’horizon 2030, c’est bien évidement l’Université Ibn Zohr qui couvre plus de 53% du territoire national, à travers 21 établissements universitaires.

C’est dire les enjeux, et surtout les défis, auxquels est confronté cet établissement, sachant qu’il intervient dans cinq régions différentes, pour ce qui est de la mise en œuvre de cette nouvelle réforme.

«Notre Université compte 141.326 étudiants inscrits cette année, dont 124.111, soit 88%, relèvent de Souss-Massa. L’encadrement se compose de 1.464 professeurs-chercheurs, répartis sur huit sites, à savoir Agadir, Ait Melloul, Ouarzazate, Taroudant, Laâyoune, Guelmim, Es-Semara et Dakhla» annonce, d’entrée de jeu, Abdelaziz Bendou, président de l’Université Ibn Zohr, lors de son allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture des assises régionales du Pacte ESRI.

Signalons que ces assises se sont déroulées, en fin de semaine dernière, à la faculté de médecine et de pharmacie d’Agadir. Elles consistent, en premier lieu, en des rencontres d’échange avec les acteurs économiques régionaux autour de l’apport de l’écosystème de l’ESRI, en matière de consolidation de l’inclusion économique de l’Université et du développement du capital humain, conformément au second axe du Nouveau modèle de développement (NMD).

Mais au delà de cet aspect, il s’agit aussi de décliner la mise en œuvre de l’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, particulièrement attendue par les différentes régions. Ceci passe, essentiellement, par le déploiement du pacte au niveau territorial après la consolidation des synthèses et leur formulation finale dans le cadre des assises nationales prévues fin mai ou début juin.

À signaler que les cinq territoires couverts par l’Université Ibn Zohr, s’ils figurent, certes, parmi les régions les plus dynamiques en matière de trajectoires de croissance, n’en présentent pas moins des disparités sur le plan création de valeur et contribution au PIB national, avec des écarts économiques et sociaux notables.

Abdellatif Miraoui mise sur la contractualisation
Dans ce sens, l’un des objectifs du pacte ESRI et du nouveau modèle universitaire est de construire, conjointement avec l’ensemble des parties concernées, une offre de formation qui soit en adéquation avec les potentialités et les paris d’avenir de chaque économie régionale dans le cadre d’une intelligence collective, d’où la portée, à la fois stratégique et opérationnelle, de ce pacte.

D’un côté, il répond au second axe du NMD, axé sur la performance portée par une gouvernance autonome, et s’inscrit dans le programme gouvernemental 2021-2026. De l’autre, il répond aux aspirations régionales en matière de capital humain, lesquelles cristallisent les ambitions de chaque territoire en fonction des secteurs productifs et économiques.

«Ce pacte, qui revêt un caractère stratégique et pertinent, permettra à l’Université d’accompagner les différentes mutations et de jouer son rôle de moteur de développement et de croissance au niveau régional», explique Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur.

Selon lui, «ce saut qualitatif s’articule autour de plusieurs dimensions, notamment la réinvention des modes de formation et des approches pédagogiques. À cela s’ajoutent les modes de gestion de la recherche scientifique et de l’innovation ainsi que la gouvernance de l’écosystème et la question des partenariats, aux niveaux régional, national et international».

Pour concrétiser ce pacte, le ministre mise sur la contractualisation État-Région, qui constitue l’un des mécanismes de mise en œuvre de la régionalisation avancée. Derniers objectifs recherchés, et non des moindres, les questions d’une autonomie accrue des universités marocaines, en vue de relever l’ensemble des défis posés, et l’institutionnalisation, à long terme, de la relation entre la Région et l’Université.

Le Conseil supérieur intégré

Revenant sur la problématique du Bachelor et la saisine émise, en décembre 2021, par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), Abdellatif Miraoui a affirmé que la vision du CSEFRS est déjà intégrée dans les différentes réflexions menées dans le cadre de ce pacte. «Aujourd’hui, on s’accorde tous sur ce qu’il faut faire au profit de l’Université marocaine. Il suffit juste de déployer cette opérationnalisation et se convaincre les uns les autres, dans le cadre de cette intelligence collective», précise le ministre.

Basé sur quatre orientations stratégiques, le Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème (Pacte ESRI), consacre le rôle de l’Université en tant qu’acteur intégré dans le développement socio-économique des Territoires. L’objectif est de relever le défi de la compétitivité structurelle, à travers la constitution d’un vivier de talents et de compétences, pour impulser la recherche scientifique et l’innovation et répondre, de manière concomitante, aux besoins actuels et futurs du pays en matière de capital humain.

Le Pacte appréhende plusieurs leviers accélérateurs du changement, qui sont la transformation numérique, la performance du système ainsi que la structuration, l’organisation et la réglementation. Ces réformes devront, notamment, passer par la refonte de la loi 01-00 ainsi que celle des cadres régissant les statuts du personnel, de l’enseignant-chercheur et de l’étudiant.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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