Maroc

Personnes en situation de handicap : le plan d’action national arrive à son terme

Le plan d’action national pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap arrive à son échéance, avec une série de recommandations. Il s’agit de tracer une nouvelle feuille de route pour les cinq années à venir.

La réunion de clôture de la Commission ministérielle, chargée du suivi et de la mise en œuvre des stratégies et programmes liés à la promotion des droits des personnes en situation de handicap, a été consacrée au bilan final du plan d’action national 2017-2021. Présidée par le chef du gouvernement, cette réunion a permis de faire le point sur les programmes réalisés au cours des quatre années écoulées. Par ailleurs, la commission a émis une série de recommandations visant à consolider les droits des personnes en situation de handicap. Le contexte de la pandémie a, de son côté, pesé lourdement sur la mise en œuvre des droits fondamentaux des diverses catégories de personnes aux besoins spécifiques. Lors de cette réunion, Saad Dine El Otmani,  chef du gouvernement, a précisé que l’Exécutif a «procédé à l’exécution de politiques publiques intégrées, telles que tracées par le plan d’action national, avec l’implication de 24 départements ministériels dans la mise en œuvre de 150 projets et 419 mesures». Sur le plan des dotations budgétaires, le chef du gouvernement a précisé que le Fonds de cohésion sociale a constitué le principal canal budgétaire qui a permis de financer les programmes de soutien et d’intégration, avec une dotation globale de l’ordre de 920 MDH, durant la période 2015-2020. «Le chantier de la couverture sociale devra avoir un impact direct et palpable sur les personnes en situation de handicap», a indiqué El Otmani.

Les chantiers prioritaires
La prochaine étape sera marquée par le souci de convergence des politiques publiques destinées à renforcer les droits des personnes en situation de handicap. L’actualisation des données relatives aux personnes ciblées demeure une préoccupation majeure, tout comme «la nécessité d’accorder un traitement prioritaire aux questions du handicap dans les politiques publiques. L’élaboration d’un arsenal juridique s’impose, de manière à garantir le renforcement des capacités de prise en charge des personnes handicapées, des moyens en infrastructures spécialisées, et en ressources humaines, équipements et financement». La mise en place de structures d’accueil dans les administrations publiques et les institutions nationales, ainsi que «les mesures visant une répartition équitable des services et ressources, sur l’ensemble du territoire national», figurent, également, parmi les objectifs prioritaires. Il n’en reste pas moins que ce sont les actions portant sur la complémentarité dans les interventions et les programmes sectoriels, destinés aux personnes handicapées, qui revêtent un aspect vital prépondérant. Le renforcement de l’expertise technique, nécessaire à la pleine réalisation des droits des personnes handicapées, est aussi projeté, dans l’optique d’améliorer les interventions des acteurs associatifs. L’accès aux emplois publics devra être assuré, via un quota de 7% des postes budgétaires annuels, qui seront réservés aux catégories ciblées, avec l’organisation d’un concours unifié pour tous les ministères. À noter qu’une étude devra être finalisée, conjointement entre le gouvernement et le HCP, portant sur «la nouvelle définition du handicap, ainsi que l’a recommandé le Groupe de Washington sur le handicap. Elle s’appuiera sur la Classification internationale du fonctionnement, à la lumière des réponses aux questions portant sur six aspects fonctionnels fondamentaux, à savoir la vue, l’ouïe, la motricité, la mémoire/la concentration, l’autonomie et la communication». 

Les derniers statistiques

C’est le seuil de gravité du handicap qui conditionne le dispositif de protection à mettre en place. Les données du dernier rapport national montrent que la situation reste préoccupante, puisque les personnes atteintes d’un «handicap lourd» restent majoritaires, et représentent plus de 44% de la population cible, avec 32% de personnes qui vivent une situation de handicap «profond». D’autres indicateurs précisent que 15% des personnes aux besoins spécifiques sont «légèrement» handicapées, et 9% vivent un handicap «modéré». Pour les causes des atteintes corporelles, le dernier diagnostic fait ressortir une prépondérance des «maladies acquises», à hauteur de près de 39%, alors que les handicaps causés par les accidents constituent 24% des cas. Les personnes présentant des problèmes d’origine héréditaire ou congénitale, et celles confrontées à des maux engendrés par la vieillesse, représentent respectivement 24% et 22%. Les données actualisées du gouvernement indiquent que le taux de prévalence du handicap est conforme à la moyenne nationale dans sept villes, dont Salé, Ifrane et Sefrou, mais se situe à un niveau plus élevé que la moyenne nationale dans 18 provinces, notamment à Oujda- Angad, Rabat, Berkane et Nador, où il atteint environ 3 %.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO



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