Maroc

Protection de l’enfance : des projets pilotes en selle

La Commission ministérielle chargée du suivi de la mise en œuvre des politiques et plan nationaux dans le domaine de la promotion de la situation des enfants et la protection de leurs droits vient de formuler une série de recommandations. Objectif : la pleine application des programmes arrêtés.

La politique nationale de protection de l’enfance se dote d’un plan intégré visant à assurer aux enfants un solide cadre de protection et de promotion de leurs droits. C’est ce qui ressort de la dernière réunion de la Commission ministérielle chargée du suivi de la mise en œuvre des politiques et plan nationaux dans le domaine de la promotion de la situation des enfants et la protection de leurs droits, durant laquelle, une série de recommandations ont été émises pour encadrer l’action de la commission jusqu’en 2024.

En tête de liste, on retrouve «l’activation des organes territoriaux intégrés de protection de l’enfance au sein de 18 provinces pilotes et la généralisation progressive de cette expérience à toutes les provinces», a indiqué la commission à l’issue de cette rencontre qui a été présidée par le chef de gouvernement.

Outre ce projet crucial, la commission insiste sur la mise en œuvre progressive du plan d’action national de lutte contre l’exploitation des enfants dans la mendicité, ainsi que l’activation des mesures prévues par le programme «Kafala», lancé cette année. Un bilan d’application de la mise en œuvre territoriale des politiques publiques destinées à l’enfance pour la période 2015-2025 est également prévu, en vue de dresser une liste prioritaire des mesures correctives qui devront être insérées dans les plans nationaux.

Pour rappel, la Commission ministérielle de protection de l’enfance a été mise en place en novembre 2014, dans l’objectif d’effectuer des évaluations d’étape des programmes mis en œuvre par les divers départements concernés. Le bilan d’étape actuel, lui, montre que le volet institutionnel occupe une place prépondérante dans la stratégie gouvernementale, essentiellement aux niveaux régional et local. Il s’agit principalement de l’amélioration des conditions de scolarité des enfants dont les mères ont été abandonnées et de leur accueil dans des centres spécialisés, ainsi que de la prise en charge des enfants de la rue.

Ainsi, des programmes d’actions seront finalisés afin de renforcer les capacités des opérateurs et des partenaires locaux intervenant dans la prise en charge des droits des enfants. L’enjeu est de contribuer à une prise en charge, plus inclusive, des enfants issus de milieux défavorisés ou marginalisés.

Le plan d’action de l’Exécutif couvre également des interventions spécifiques sur les différents lieux d’implantation des centres de la Fondation Mohammed VI (centres sociaux, centres d’animation culturelle, centres de formation et espaces crèches), qui devront bénéficier aux enfants et adolescents, ainsi qu’aux associations gestionnaires des centres œuvrant en faveur de la petite enfance et les jeunes. Notons que, depuis 2020, une série de concertations associant les départements concernés ont été menées en vue de faire le bilan des programmes de protection de l’enfance.

Le département chargé des Droits de l’Homme a en effet lancé des concertations entre les principaux intervenants dans le circuit de protection, avec le souci de répondre favorablement «aux demandes émanant de la société, qui ont pour objectif de renforcer l’arsenal préventif et de protéger les enfants des agressions dont ils sont victimes», indique l’argumentaire de la tutelle. Il s’agit d’évaluer les mesures appliquées jusqu’à présent, notamment «le bilan national en matière de protection des droits de l’enfant, ainsi que les mécanismes et insuffisances ayant entaché la mise en œuvre de la législation», ajoute la même source.

Une forte implication du tissu associatif

La feuille de route tracée par la Commission ministérielle associe étroitement les acteurs de la société civile à la concrétisation des mesures projetées dans le cadre du lancement des projets intégrés dans 18 provinces pilotes. Des dispositifs territoriaux intégrés de protection de l’enfance sont également en ligne de mire, ayant pour finalité «l’élaboration d’un processus bien rodé composé de plusieurs étapes dont la détection, l’assistance d’urgence, le diagnostic ainsi que l’accompagnement et la prise en charge médicale, psychique, juridique et sociale». Il s’agira aussi de veiller à la requalification, à la réinsertion et au suivi de la condition des enfants et de déterminer toutes les prestations relatives aux différentes étapes du processus de protection.

Pour sa part, l’Observatoire national de l’enfant reste le «filtre» des attentes des enfants, à travers les services du centre national d’écoute, de signalement et de défense des enfants de violences et maltraitance. Une plateforme électronique a été, par ailleurs, lancée, et un plan de financement pour doter les centres de plus de moyens a été validé.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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