Maroc

Marocanité du Sahara : Madrid dos au mur

La tension monte crescendo entre les deux pays. Outre les poursuites judiciaires à l’encontre du chef du polisario, le Maroc réclame une position claire de l’Espagne à propos du dossier du Sahara. Rabat ne veut plus faire de concessions !

Rien ne va plus entre Rabat et Madrid. Les accusations fusent de toutes parts. On ne se pardonne plus rien, et plus de place à l’indulgence ou l’oubli. Lundi, à la veille de l’audition de Brahim Ghali par le juge d’instruction espagnol Santiago Pedraz, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération africaine a fait une nouvelle sortie pour mettre les points sur les «i». Le communiqué est clair et franc appelant les choses par leurs noms : l’Espagne est appelée à se prononcer sur sa position concernant le conflit au Sahara.

Que dit-on dans ce troisième communiqué de la diplomatie marocaine ? Tout en considérant d’un bon œil la relance du processus judiciaire à l’encontre du chef du polisario, objet de trois plaintes pour le moment, le Maroc affirme davantage sa position : «La crise n’est pas liée au cas d’un homme. (…) Le fond du problème est une question de confiance», lance-t-on au gouvernement espagnol qui était considéré comme un partenaire privilégié. Pour la première fois, le Maroc énumère un chapelet de faveurs rendues à son voisin ibérique, l’objectif étant de mettre Madrid devant ses incohérences.

«Nous ne pouvons pas combattre le séparatisme à la maison et le promouvoir ailleurs», réaffirme, à juste titre, le Maroc, en référence au séparatisme catalan.

De fait, le mot d’ordre est celui du respect. «Comment peut-on être sûr que le gouvernement espagnol ne conspirera pas contre les intérêts du Maroc», se demande le ministre des Affaires étrangères, avant d’ajouter : «La question a dévoilé les manœuvres hostiles de l’Espagne», indique le communiqué de la diplomatie marocaine. «Comment, dans ce contexte, le Maroc peut-il à nouveau faire confiance à l’Espagne ? Comment savoir que l’Espagne ne complotera pas à nouveau avec les ennemis du royaume ? Le Maroc peut-il réellement compter sur l’Espagne pour qu’elle n’agisse pas dans son dos ? Comment rétablir la confiance après une si grave erreur ? Quelles sont les garanties de fiabilité dont le Maroc dispose à ce jour ? En fait, cela revient à poser la question fondamentale suivante : Que veut l’Espagne réellement?»…

Des questions qui ne trouveront jamais, peut-être, de réponses durant le mandat de ce cabinet. Et d’insister : «Les attentes légitimes du Maroc se situent au-delà. Elles commencent par une clarification, sans ambiguïté, par l’Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions». Le mot est lâché : Le Maroc veut que l’Espagne se prononce, une fois pour toutes, sur cette question. Exit les demi-mots ! «Certains citoyens espagnols travaillaient même au palais royal marocain bien avant la naissance de Sa Majesté le Roi et de Leurs Altesses Royales, Princes et Princesses.

C’est dire, en effet, combien le Maroc ne cède rien de la densité et de la solidité des liens humains entre le Maroc et l’Espagne», rappelle le texte du communiqué. Un clin d’œil à l’amitié ancestrale entre les deux maisons royales.

Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco



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