Éco-Business

Mounir El Bari : «Nous n’avons aucune visibilité sur l’échéance de sortie de cette récession»

Mounir El Bari. Directeur général de GPC

Pourquoi mettre en place cette nouvelle usine ?
GPC a décidé d’investir dans l’Oriental dans le cadre de l’accompagnement des deux politiques nationales, à savoir le Plan d’accélération industrielle, initié par le ministère de l’Industrie, et le Plan Maroc vert par le ministère de l’Agriculture. En effet, la présence de GPC dans la région de l’Oriental en général et à Berkane en particulier, au sein de l’Agropole, a pour principal objectif d’accompagner l’essor de l’économie de la région, mais aussi de mettre à la disposition du secteur des agrumes, présent à Berkane et dans la région, un site de montage de plateaux en carton dédié au conditionnement des agrumes et autres produits agricoles. Ce site commercialisera aussi sur place plusieurs types de papier et carton nécessaires à l’industrie marocaine, notamment le papier bleu, les mandrins et les cornières.

Comment GPC a-t-il géré la crise sanitaire ?
De manière générale, l’économie marocaine n’a pas été épargnée par les répercussions du confinement. D’un côté, le pouvoir d’achat a baissé, et de l’autre, le taux de chômage a augmenté, dépassant les 12% selon le Haut-commissariat au Plan (HCP). À l’instar des autres industries, GPC a vu ses chiffres baisser pendant les trois mois du confinement, surtout avec l’arrêt total des deux écosystèmes Renault et PSA au sein d’Atlantic Free Zone. En effet, le site de Kénitra a accusé un énorme retard par rapport à l’année précédente. Toutefois, nous avons réussi à maintenir le cap grâce à aux secteurs de l’agroalimentaire et de l’export des produits agricoles, notamment dans les sites de Mohammedia et Agadir, pour lesquels les réalisations ne sont pas catastrophiques, mais en baisse.

Comment GPC a-t-il réussi à maintenir ses investissements dans le cadre de cette crise ?
Je rappelle que l’investissement relatif à la mise en place de l’usine de Berkane a été décidé et lancé en 2019. Toutefois, à cause de la crise sanitaire, nous avons accusé un retard de 6 mois.

Selon vous, comment se porte le secteur du carton et papier durant cette crise ?
Le secteur du papier/carton a accusé un vrai coup à cause de la Covid-19, et l’avenir est incertain puisque les conséquences de la pandémie ne seront visibles qu’en 2021-2022. Aujourd’hui, nous n’avons aucune visibilité sur l’échéance de sortie de cette récession. De plus, l’e-commerce, qui a bien participé au maintien de la cadence du secteur du papier/carton, notamment en Europe et aux États-Unis, peine à décoller au Maroc à cause de la culture des ménages, malgré le développement de quelques
opérateurs.

Quels sont donc les investissements à venir ? Qu’en est-il des perspectives de croissance ?
Pour les deux années à venir, et à moins d’un décollage rapide de l’économie en 2021, GPC Papier et Carton continuera lentement mais sûrement à mettre en place sa stratégie de développement. Nous sommes aujourd’hui dans le «wait and see»! 

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco



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