Grand dossier enseignement. Universités, grandes écoles… Turbo sur l’innovation !
Pour de nombreux étudiants, la crise sanitaire a été l’occasion de faire preuve de créativité et d’innovation. Fabrication de respirateurs artificiels et de stations de lavage automatique des mains, confection de masques pour le personnel soignant… le génie créateur des écoles et universités marocaines ne s’est jamais autant épanoui. Les établissements d’enseignement supérieur ont rivalisé d’ingéniosité, multipliant les initiatives pour freiner la propagation de la Covid-19 dans notre pays. Cette riposte universitaire instantanée a donné lieu à une explosion de belles trouvailles technologiques. Les établissements, de leur côté, n’ont pas manqué d’innover pour assurer la continuité pédagogique, condition sine qua non pour une rentrée universitaire réussie.
par Sanaa Raqui
Malgré ses nombreux impacts négatifs sur l’économie nationale, la pandémie du nouveau coronavirus est une réelle opportunité pour l’enseignement supérieur. Comment? La créativité des écoles et universités marocaines s’est exprimée et a eu un rôle capital dans la gestion de la crise. Ces établissements ont tout mis en oeuvre pour innover et créer des opportunités pour le secteur. Leur objectif est d’assurer la pérennisation de l’enseignement supérieur, ainsi que l’adaptation à une crise sanitaire qui risque de perdurer. Les établissements d’enseignement supérieur ont ainsi rivalisé d’ingéniosité, multipliant les initiatives pour freiner la propagation du nouveau coronavirus dans notre pays. Le 16 mars dernier, le gouvernement a décidé de suspendre les cours dans les différents établissements scolaires et universitaires des secteurs public et privé. La mise en place de l’enseignement à distance est devenu une priorité pour les établissements afin d’assurer la continuité pédagogique de l’année 2019/2020. Tout devait être mis en place pour éviter une année blanche. Dans cette optique, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et la de recherche scientifique a spécifié que cette période n’était nullement une période de vacances mais une forme d’adaptation à la donne imposée par la Covid-19 est une nouvelle façon d’assurer la tenue des cours.
Bilan positif
Ainsi, pour ce qui est de la période mars-juin 2020, le bilan dressé par les observateurs du secteur de l’enseignement a été satisfaisant. On parle de plus de 725.000 classes virtuelles tous types d’enseignement confondus, de 95% du parcours scolaire dématérialisés et de la participation de pas moins de 83.000 enseignants. Le taux d’adhésion des élèves à l’opération d’enseignement à distance a atteint 70%. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, les universités sont dotées de plateformes électroniques qui permettent aux professeurs de mettre à la disposition des étudiants les cours et les leçons avec un taux de couverture situé entre 80 et 100%. Certaines universités ont privilégié les cours interactifs sur Microsoft Teams ou Zoom, pour une meilleure interactivité avec les élèves/étudiants. 800.000 heures de formations ont été assurées avec un taux de suivi, dans le secteur de la formation professionnelle, oscillant entre 50 et 90% selon les filières. En somme, l’enseignement à distance a touché 10 millions de personnes, entre élèves, étudiants, jeunes en formation professionnelle et professeurs.
Réponse rapide à la crise
La crise sanitaire a aussi révélé les talents des étudiants marocains. Des laboratoires d’idées et un savoir-faire marocain d’un nouveau genre ont vu le jour. Plusieurs universités publiques et privées ont en effet soutenu leurs étudiants dans leurs propositions d’innovation. Leur objectif était de répondre à la crise sanitaire avec des inventions à forte valeur ajoutée. L’université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) a lancé, à travers le «P-Curiosity Lab», un concours intitulé «Cross Universities Challenge» auquel plusieurs porteurs de projet à caractère médical ont pris part. Son objectif était d’apporter des solutions concrètes pour les besoins du monde rural. Plusieurs startups ont pu bénéficier d’un accompagnement pour faire évoluer leurs projets. D’un autre côté, deux projets de recherche de l’Université privée de Fès (UPF) ont été retenus en mai dernier par le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), dans le cadre du programme de soutien à la recherche scientifique et technologique Covid-19 lancé en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale. Intitulé «Les conséquences du confinement sur la conception et l’usage des espaces domestiques : cas de l’habitat social au Maroc», le premier projet vise à mettre en lumière les limites du logement social au Maroc et ses problématiques amplifiées par la pandémie de Covid-19. Le second projet examine le «Plan de relance de la chaîne de valeur» pour les régions Fès-Meknès et de l’Oriental. L’innovation des établissements supérieurs ne s’arrête pas là : d’autres écoles ont été primées à l’étranger. Citons l’exemple de l’École marocaine des sciences de l’ingénieur (EMSI), à travers ses laboratoires de recherche, qui s’est vu décerner, lors de l’Africa Innovation Week (IWA-2020), le grand prix et quatre médailles d’or pour ses quatre inventions phares «Genius Water Pipeline for Buildings», «Smart Micro-Wind for Highway», «Smart Hospital Management» et «Système intelligent stérilisateur et distributeur des produits hygiènes SMART-DPH».
SOMMAIRE
– Yasmine Benamour : « HEM mise sur la formule hybride » (Enseignement 1/8)
– Hicham El Habti : «Nous adoptons une rentrée hybride» (Enseignement 2/8)
– UPF. L’agilité face à la crise sanitaire (Enseignement 3/8)
– ISGA : le passage à l’e-learning bien maîtrisé (Enseignement 4/8)
– Mohamed Zaoudi : “La qualité pédagogique est notre priorité” (Enseignement 5/8)
– Bouchra By: Comment le Collège LaSalle a vécu la crise ? (Enseignement 6/8)
– UM6P : l’innovation au cœur de la stratégie (Enseignement 7/8)
– Covid-19 : les universités marocaines intensifient leur programme R&D (Enseignement 8/8)