Fès-Taza: la CGEM se désolidarise des entreprises contrevenantes
Malgré le respect même strict des mesures sanitaires, aucun atelier n’est immunisé du déclenchement d’un foyer épidémique. Actuellement, la plupart des chefs d’entreprise de la région travaillent avec la boule au ventre, qui après trois mois d’arrêt de l’activité, ont du mal à amorcer cette reprise, tant espérée et voulue par les pouvoirs publics.
Ces derniers jours, des voix se sont élevées pour responsabiliser la CGEM, quant au mauvais comportement de certains chefs d’entreprise qui n’appliquent pas les mesures sanitaires au sein de leurs unités. Mohamed Berrada Rkhami, président de la CGEM Fès-Taza a profité de la tenue du dernier Conseil de veille écononomique régional (CVER) pour rappeler que la confédération porte la voix du secteur privé. «La CGEM informe et sensibilise les entreprises sur la nécessité et l’intérêt de respecter toutes les règles sanitaires, mais elle n’a aucune autorité sur ses membres», précise Berrada Rkhami. C’est pourquoi à mainte reprise, les responsables de la CGEM Fès-Taza ont déclaré leur désolidarisation totale des entreprises qui ne respectent pas les mesures sanitaires. Ils ont même demandé aux responsables de la région de notifier, envers les entreprises contrevenants, des mises en demeure et des décisions de fermeture temporaire jusqu’à la mise à niveau des conditions sanitaires au sein des unités. Malheureusement le respect, même strict, des mesures sanitaires n’immunise aucun atelier du déclenchement d’un foyer épidémique. Ce qui se répercute de façon dramatique sur le moral des chefs d’entreprise.
Menace de sanctions
La plupart des chefs d’entreprise travaillent avec «la boule au ventre» et après trois mois d’arrêt de l’activité ils ont du mal à amorcer cette reprise, tant espérée et voulue par les pouvoirs publics. Les chefs d’entreprise se trouvent menacés de mise en demeure, de fermeture de leurs usines et peut-être de poursuites judiciaires, malgré tous les efforts qu’ils ont consentis. Ils vivent avec le spectre de voir apparaître un foyer épidémique au sein de leur usine et donc de recevoir à tout moment une décision de l’autorité locale leur ordonnant la fermeture.«La majorité des chefs d’entreprise marocains souhaitent contribuer à amortir le choc provoqué par cette pandémie, en prenant le risque d’ouvrir leurs usines, de s’endetter, de prendre des engagements au risque de ne pas les tenir et donc de devoir supporter les conséquences financières ou autres, de mettre en péril la vie même de leur entreprise et la mise au chômage des salariés, en cas de décision de fermeture de leurs ateliers», précise le président de la CGEM Fès-Taza. Les opérateurs constatent qu’il y a deux approches diamétralement opposées entre la gestion de la crise dans l’espace public et dans le milieu de l’entreprise. Beaucoup plus tolérant dans l’un et très ferme dans l’autre.
Des résultats des tests allant jusqu’à 10 jours
Saluant tout le travail effectué et supporté par tous les professionnels de la santé, depuis le déclenchement de cette crise sanitaire, le président de la CGEM Fès-Taza a rappelé que les délais allant jusqu’à 10 jours, pour annoncer les résultats des tests effectués dans les entreprises, sont inacceptables et contre-productifs. En effet, ce retard peut provoquer des arrêts de production avec toutes les répercussions sociales (des salariés qui ne sont pas payés même s’ils sont testés négatifs) et économiques (des délais de livraison non-respectés donc pénalités de retard et peut-être même la rupture totale de la relation commerciale avec le client). En plus, les entreprises inscrites, courant du mois de juin, pour faire dépister leurs salariés ont dû attendre plusieurs semaines pour que la direction régionale de la santé puisse intervenir et procéder à ces dépistages.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO