Maroc

Une nouvelle génération de permis et de cartes grises dès cette année

Mercredi à Rabat, Narsa (National road safety agency) a tenu la première réunion de son Conseil d’administration. L’ex-CNPAC regroupe désormais tous les métiers liés à la sécurité routière au sein d’une seule structure s’érigeant ainsi comme un véritable bras armé de l’État dans le domaine. Ce qui est à même de faciliter la mise en œuvre des projets et mieux définir les responsabilités.

C’était l’occasion de revenir sur les acquis, les missions et surtout sur le Plan d’action triennal de l’agence (2020-2022).

Abdelkader Amara, ministre de l’Équipement, a souligné que la Loi 14-103 portant création de la Narsa a nécessité plus de deux ans au sein des deux chambres du Parlement, ce qui a permis de mieux discuter d’un sujet aussi important que la sécurité routière et de sortir avec un texte complet.

Ce basculement d’un simple comité (CNPAC) à une agence aux larges prérogatives reflète justement cette priorité gouvernementale qui se traduit désormais en stratégies et en objectifs quantifiés.

Cette structuration, selon le ministre, permet d’obtenir un bilan annuel présenté au sein de la commission interministérielle, présidée par le chef du gouvernement. Amara affirme que l’agence aura des moyens suffisants pour lui permettre de jouer un plus grand rôle dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie 2017-2026. Celle-ci a pour finalité de réduire la mortalité sur les routes de moitié à l’horizon fixé. Et comme expliqué par Benacer Boulaajoul, directeur de Narsa, le budget 2020 de l’agence comprend 750 MDH afin de poursuivre les engagements du ministère en matière de projets liés à la sécurité routière ainsi que 570 MDH en guise de nouveaux investissements notamment en matière de renouvellement du parc des véhicules et enfin 127 MDH en tant que budget de fonctionnement.

Concernant le renouvellement du parc de transport de marchandises, le ministre a souligné qu’en 2019 un budget de 250 MDH y a été alloué, multipliant ainsi la demande par cinq comparée aux dix dernières années. Pour la première fois aussi en 2020, annonce Boulaajoul, une nouvelle génération de permis de conduire et de cartes grises verra le jour. Grâce à une carte à puces intégrées, ils seront dotés des dernières avancées technologiques en matière de sécurité des documents. Produit par Dar Assikah, le nouveau permis de conduire contiendra toutes les informations liées aux contraventions, les points ou encore les visites de santé nécessaires.

Bonne gouvernance
Quant à la carte grise électronique, elle contiendra les visites techniques effectuées ainsi que l’assurance automobile entre autres informations sur le véhicule. Il faut savoir que les détenteurs de permis et de cartes grises ne sont pas obligés de les changer jusqu’à leur expiration. Pour Boulaajoul, le chantier de l’éducation n’est pas en reste grâce à une feuille de route élaborée en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.

Dans ce sens, une convention a été signée entre Narsa et l’Académie régionale de l’éducation et de formation de Rabat-Salé-Kénitra. Grosso-modo, Amara estime que le Maroc tire bien son épingle du jeu en matière de prévention routière car, selon lui, si l’on prend en compte l’indice de mortalité sur les routes qui est de 9,51% au Maroc, il n’est pas très loin de celui de l’UE qui est de 9,3% alors que la moyenne mondiale est de 18% et peut atteindre 26% dans certains pays africains. Le Maroc a été aussi à l’origine de la création de l’Observatoire africain de la sécurité routière créé au Maroc en 2018 et présidé par Boulaajoul.

Ce premier Conseil d’administration de Narsa a également débouché sur l’adoption du statut des fonctionnaires qui lui sont rattachés, son organigramme ainsi que son système d’appels d’offres publiques. Ce sont des préalables qui permettent à l’agence de démarrer son action en bonne et due forme. Les prérogatives du ministère sont donc passées à l’agence, ce qui nécessite une période transitoire pour que la machine soit bien huilée. Quant à la composition du Conseil d’administration, on y trouve les départements concernés, des représentants de la société civile ainsi que les équipementiers, les assurances et les experts.

Pour cette année, Narsa dispose d’un programme bien fourni, à commencer par l’installation des mécanismes de bonne gouvernance, la poursuite du déploiement de ses structures au niveau central, régional et local, le développement des systèmes d’information, l’éducation routière auxquels s’ajoutent la promotion des partenariats avec les autres acteurs de la sécurité routière, l’accompagnement des CL en matière d’infrastructures routières et de sécurité et enfin l’encadrement, la sensibilisation et la communication autour de la prévention contre les accidents de la route.


Baisse de la mortalité routière

Il faut savoir que la stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026 vise une réduction drastique de la mortalité routière de 3.776 à moins de 1.900 morts en 2026, ceci alors que le parc automobile augmente à grande vitesse, lequel a plus que doublé entre 2002 et 2018 passant de 1,8 million à 4,3 millions de véhicules tous types confondus. Il faut savoir, par ailleurs, que 2.913.771 visites de contrôle technique ont été effectuées chez les 420 centres disponibles à travers le pays avec une évolution annuelle de 5,2% depuis 2013. Il s’agit en fait d’une tendance vers la baisse de mortalité constatée depuis le lancement de la stratégie nationale 2004-2013 qui s’est soldée par une stabilisation relative de la morbidité routière. Il n’en reste pas moins vrai que les marges de manœuvres sont encore grandes pour inscrire une inflexion notoire en la matière. Hormis un pic de 3.593 morts en 2016, l’évolution de la mortalité routière est à la baisse pour passer à 3.485 morts en 2018 et 3.384 décès en 2019 et ceci malgré le fait que le nombre d’accidents de la circulation ait atteint 102.737 en 2019, soit une hausse de 6,9% par rapport à 2018.


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