Sahara : les associations, nouveaux diplomates de la cause nationale
Les acteurs associatifs disposent d’un guide destiné à leur assurer de nouveaux mécanismes pour mieux défendre la marocanité du Sahara qui est au centre du plan de communication des ONG chargées du plaidoyer civil relatif à la cause nationale.
Le rôle de la société civile dans la défense des intérêts stratégiques du pays s’affirme, de plus en plus, avec l’élaboration d’un document de référence pour les acteurs associatifs qui œuvrent à l’international. L’objectif du nouveau guide édité est d’uniformiser les modes d’action des associations «pour un plaidoyer efficace au sein de tous les espaces offerts, notamment les modes de communication numériques, les réseaux sociaux et les plateformes audiovisuelles».
L’objectif durant cette étape est de permettre aux ONG de se doter de nouveaux modes d’action qui leur permettent de s’inscrire en complémentarité avec la diplomatie officielle. La focalisation sur le soutien de la marocanité du Sahara vise, de son côté, à fédérer les efforts des acteurs associatifs vers un seul objectif, et de capitaliser sur la plateforme de formation à distance qui a été créée et qui englobe une base de données des documents historiques ainsi que de mieux exploiter les études et les productions artistiques qui ont été faites autour du Sahara marocain. Parmi les pistes indiquées pour les associations, la mise en avant de l’impact des projets qui ont été réalisés dans les provinces du Sud comme optique de défense de la position du Maroc, ainsi que «réfuter les arguments fallacieux qui sont présentés par les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc», indique la feuille de route qui a été tracée pour les associations.
Un renouvellement du discours
L’objectif principal du guide nouvellement édité est de façonner une opinion publique internationale qui soit en mesure de comprendre la justesse du Plan d’autonomie proposé par le Maroc comme étant la seule base du règlement du conflit avec les séparatistes. Il s’agit dune étape durant laquelle le plaidoyer civil devra renouveler son discours, avec une parfaite connaissance de l’impact du Plan d’autonomie et son poids au niveau des instances internationales.
Plusieurs rencontres régionales seront tenues en vue d’accompagner les associations dans la mise en œuvre du nouveau guide, avec plusieurs conventions de partenariat qui seront projetés en vue de renforcer le tissu associatif chargé de ce dossier. Les associations devront, dans un premier temps, finaliser une série d’initiatives visant à «construire une attitude d’appui et de soutien favorable à l’égard du destinataire et aider à la prise de décisions par les membres des comités et organes ciblés par la plaidoirie», indique le document de référence des ONG. Le plaidoyer civil devra également reposer sur «des données scientifiques, documentées, et appuyées sur des argumentaires irréfutables, décisifs et irréprochables ainsi que sur des indicateurs tangibles et documents historiques», ajoute la même source.
La logique de l’attitude défensive devra également être délaissée en faveur d’une diplomatie agressive articulée autour de la réfutation des arguments et des preuves de la partie adverse, «exploitant d’une manière optimale les techniques comparatives, des contre-preuves, l’identification des contradictions, et la fragilité et la vulnérabilité de l’exposé de l’adversaire», souligne le nouveau cadre d’action des associations chargées de la défense de la marocanité du Sahara. Le recours aux témoignages des personnalités et des instances jouissant de la neutralité sont également utiles en vue de renforcer l’argumentaire des associations.
Plusieurs déterminants tracés
La prise de conscience accrue sur la nécessité de développer une action civile spécifique à la première cause nationale devra franchir un cap important. Il s’agit d’encourager l’émergence d’un nouveau discours mettant en avant «les déclarations trompeuses et promouvant de fausses illusions afin d’obtenir des positions favorables aux séparatistes». Plusieurs déterminants ont été tracés, essentiellement le respect du calendrier et des formalités lors de la formulation et l’élaboration des discours où prédominent la langue anglaise, ainsi que la veille permanente et régulière des positions et des différents acteurs, «afin de réagir au moment opportun de manière efficace et efficiente tout en étant omniprésent».
En ligne de mire, aussi, l’adoption d’une position de soutien et d’engagement d’acteurs internationaux et de la société civile à l’étranger en relation avec la première cause nationale, qui «devra être exploitée au maximum afin d’élargir la sphère des sympathisants et partisans de la position nationale». Enfin, les plaidoyers des associations devront favoriser la contribution des jeunes en tant que composante essentielle des habitants des provinces du Sud, «ce qui favorisera l’apparition d’une nouvelle génération d’acteurs associatifs qui œuvrent pour la défense de la marocanité du Sahara», insiste le guide destiné aux acteurs associatifs.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO