L’Université Privée de Fès/8 Mars : la Faculté des sciences de la santé sensibilise sur les cancers du sein et du col utérin
L’Université privée de Fès a organisé une conférence de vulgarisation et de sensibilisation pour marquer la Journée internationale de la femme et contribuer à une meilleure compréhension des cancers du sein et du col utérin.
À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’Université privée de Fès (UPF) a décidé de célébrer cet évènement d’une manière unique en son genre. En effet, pour marquer cette journée et contribuer à une meilleure compréhension des cancers du sein et du col utérin, la Faculté des sciences de la santé de l’Université a organisé une conférence de vulgarisation et de sensibilisation. L’objectif étant de sensibiliser davantage les femmes à la prévention et au traitement de ces types de cancers. Pour les responsables de l’université, cette initiative représente un pas en avant dans la lutte contre ces maladies qui touchent un grand nombre de femmes à travers le monde.
Plus de 12.000 cas par an
Avec des photos choquantes et offensives, mais qui reflètent la réalité, le professeur My Abdelilah Melhouf, chef de service de gynécologie-obstétrique au CHU Hassan II de Fès, a mis en lumière le manque de conscience de la société marocaine face à ces maladies fatales. Selon lui, la meilleure manière de sensibiliser est de choquer les consciences en rapprochant la population de la réalité.
Le cancer est une maladie qui progresse souvent en silence, ce qui la rend d’autant plus dangereuse. Melhouf a souligné que les Marocains ne consultent généralement que lorsqu’ils ressentent une douleur ou constatent des saignements, ce qui peut conduire à des complications graves, voire à la mort du malade en l’absence de dépistage précoce. Cette maladie, qui est pourtant guérissable à 100%, est responsable d’un nombre important de cas au Maroc. En effet, le pays enregistre chaque année plus de 12.000 cas de cancer, avec une proportion d’une femme malade sur neuf.
Les causes provocatrices
Le Professeur a également présenté les principales causes de cette maladie, notamment le recours aux pilules contraceptives pendant plus de cinq ans, les fast-foods et les sauces industrielles, ainsi que le stress qui peut être un élément déterminant dans l’apparition de cette maladie. Pour éviter les risques d’aggravation, le spécialiste recommande que toute modification du sein soit considérée comme un cancer, jusqu’à preuve du contraire.
Au cours de la conférence, le Pr Melhouf a partagé avec les participants son expérience professionnelle dans la prévention, le diagnostic et le traitement de ces cancers. Ses propos ont été accueillis avec beaucoup d’intérêt par les participants qui ont pris conscience de l’importance du dépistage précoce et de la prévention pour lutter efficacement contre ces maladies fatales.
Un problème de santé publique
Le cancer du sein et le cancer du col utérin représentent un véritable problème de santé publique, non seulement au Maroc, mais également dans le monde entier. Pour lutter contre ces maladies, les professionnels de la santé doivent mettre en place plusieurs étapes, allant de la prévention à la prise en charge. Le directeur pédagogique de la Faculté des sciences paramédicale et technique de santé à l’UPF, Ayach Abdelhak, souligne que ces maladies sont fréquentes et très graves, avec des répercussions psychologiques, physiques et conjugales considérables sur les femmes et leur entourage.
L’objectif principal de cette rencontre était donc de sensibiliser le public sur l’importance des dépistages précoces pour ces types de cancer, ce qui permettrait d’obtenir un meilleur pronostic et de sauver des vies. En outre, les professionnels de la santé ont profité de cette occasion pour appeler les femmes à s’autopalper de manière périodique afin de détecter tout signe de cancer du sein ou du col utérin. «Cette initiative vise donc à sensibiliser le public sur ces maladies et à encourager les femmes à prendre soin de leur santé en se faisant dépister régulièrement», conclut Ayach.
Facteur de non dépistage
À l’issue des échanges avec les participants, on constate que la vulnérabilité et la stigmatisation sont deux facteurs qui contribuent fortement au non dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Les femmes vulnérables sont souvent celles qui ne sont pas en mesure de bénéficier des soins de santé appropriés, en raison de leur statut socio-économique, de leur lieu de résidence ou de leur manque d’accès aux informations pertinentes.
De plus, la stigmatisation sociale peut décourager les femmes à parler de leurs symptômes ou à chercher des soins de santé appropriés. Les mythes et les tabous entourant ces maladies peuvent également être des barrières au dépistage précoce et à la prise en charge. Il est donc essentiel de sensibiliser la population à la nécessité de briser ces barrières et de fournir un accès facile aux programmes de dépistage et de traitement.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO