Maroc

Les volumes à l’export en progression

Les exportations du secteur de l’agriculture et agroalimentaire affichent une augmentation, à fin avril 2022, de 15,4%. Si la progression des exportations est importante, que savons-nous de nos marchés à l’export, de leurs tendances et de nos produits les plus prisés.

Selon l’Office des changes, à fin avril 2022, les exportations de marchandises du Maroc se sont établies à 139,014 MMDH contre 103,596 MMDH un an auparavant, soit une hausse de 34,2% ou +35,418 MMDH, tirée par plusieurs secteurs dont celui de l’agriculture et agroalimentaire.

Dans le détail, les exportations du secteur agricole et agroalimentaire se situent à 32,837 MMDH contre 28,445 MMDH au titre de la même période de l’année précédente, soit une augmentation de 15,4% ou +4,392 MMDH.

Selon l’Office des changes, «cette évolution s’explique par la hausse simultanée des ventes de l’industrie alimentaire (+26,5% ou +3,152 MMDH) et celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+7% ou +1,137 MMDH)», explique l’Office des changes.

Comme on peut le constater, l’industrie agroalimentaire marocaine occupe une place importante dans le secteur industriel, par sa participation à l’amélioration de la balance commerciale. Si la progression des exportations est importante, que savons-nous de nos marchés à l’export, de leurs tendances et de nos produits les plus prisés, au-delà des primeurs ?

Les exportations de légumes
Les cultures maraîchères sont très variées et approvisionnent le marché local ainsi que le marché de l’exportation tout au long de l’année. Ce sous-secteur inclut les cultures d’automne-hiver (pomme de terre, oignon, carottes-navets, artichaut, choux…) et les cultures de printemps-été (pomme de terre de saison, tomate, oignon en vert, melon, pastèque, poivron, aubergine, courgettes, haricot vert, carottes-navets…).

Cependant, il est a déplorer le faible développement de l’industrie de transformation des produits agricoles. Toutefois, il existe des opportunités de valorisation des produits maraîchers, y compris la transformation en condiments (produits en saumure et/ou acidifiés). Idem pour la redynamisation de la production et la transformation de la tomate industrielle.

Pour la campagne 2017-2018 au niveau national, les exportations des produits maraîchers ont enregistré un volume de 1,179 million de tonnes contre 1,124 million de tonnes durant la campagne précédente, soit une progression de 5% par rapport à la campagne 2010-2011 (731.000 tonnes).

La région de Rabat-Salé-Kénitra totalise un assolement maraîcher global de 41.000 hectares avec une production maraîchère de 1,4 million de tonnes pour la campagne agricole 2019-2020.

Les fruits rouges
Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), le sous-secteur des fruits rouges génère un chiffre d’affaires total national de 3,76 MMDH par an. Il englobe trois cultures principales de haute valeur ajoutée, à savoir la fraise, développée durant les années 80, la framboise, la myrtille et le mûrier, introduits en 2007, en plus de la culture du goji récemment adoptée dans la région du Gharb.

Le Maroc fait partie des principaux exportateurs: 170.000 tonnes de fruits rouges exportés durant la campagne 2019/2020, ce qui représente une hausse de +24% par rapport à la campagne précédente. La Russie domine le marché mondial, alors que la Pologne occupe le 1er rang européen.

Encore peu populaires il y a une quinzaine d’années, les petits fruits rouges sont en train de devenir des «incontournables» du marché global des fruits et légumes et leur demande ne cesse d’augmenter.

Ce qui représente une opportunité pour les acteurs marocains du secteur. La valeur du marché global des fruits rouges atteint les 25,6 milliards de dollars en 2027 et le taux de croissance annuel pour la période 2020-2027 est estimé à +3,1%.

Principalement voué à l’exportation, en particulier vers les marchés de l’Union européenne, la valorisation et le conditionnement de la production des fruits rouges sont réalisés via 62 unités de valorisation installées dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss Massa et Rabat-Salé-Kénitra (27 unités à elle seule).

L’avocat
De 2008 à 2018, les exportations de l’avocat sont passées de 3.000 t à 21.500 t, enregistrant une hausse de 240%. Les exportations sont principalement orientées vers les pays de l’Union européenne mais une partie de la production est aussi exportée vers les pays du Golfe.

Au Maroc, la région de Rabat-Salé-Kénitra est championne de la production avec une superficie dédiée à cette culture de 3.435 ha, soit environ 87% de la superficie nationale, dont une part importante de jeunes cultivations pas encore productives. La production nationale atteint plus de 14.000 tonnes, destinée essentiellement à l’export mais aussi au marché local.

Selon Transparency Market Research (TMR), le marché global de l’avocat avait été estimé à 13,64 milliards de dollars en 2018 avec la projection d’atteindre les 21,56 milliards en 2026. L’estimation du taux de croissance annuel pour la période 2018-2026 est de +5,9%.

La culture de l’avocatier nécessite un investissement initial considérable (entre 250.000 et 300.000 DH par hectare) notamment pour installer un système d’irrigation adéquat.

De plus, la production effective de l’avocat commence seulement la troisième ou quatrième années après la plantation de l’avocatier. Selon un rapport de l’OIT, ces deux aspects pourraient limiter considérablement la participation des PME, du moins dans la phase productive du sous-secteur.

La demande croissante à l’échelle mondiale génère des coûts élevés à l’export. Le prix du colis de 4 kg oscille entre 3 et 8 euros suivant la variété et la période. Une demande croissante est observée sur le marché local, où les prix de l’avocat oscillent entre 6 et 17 DH le kg.

Le sous-secteur génère 622 MDH par an. Toutefois, les exportations marocaines se heurtent à un marché international très concurrentiel et à une production locale irrégulière dans sa quantité et sa qualité. Cependant, la proximité avec l’Europe, marché d’absorption de l’avocat, représente un grand avantage par rapport aux producteurs sud-américains.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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