Dans le cadre de son cycle de conférences, Toulouse Business School (TBS) a organisé, jeudi à Casablanca, une table ronde sous le thème «Quel modèle de gouvernance pour un enseignement supérieur performant».
Cette rencontre, animée par Mehdi Touassi, a réuni autour d’une même table Lahcen Daoudi, ministre délégué aux Affaires générales et ex-ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Abdellatif Miraoui, président de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis, et Mohamed Derrabi, directeur général de TBS.
Face à une situation aussi critique qu’alarmante, le gouvernement marocain a engagé une réforme de l’enseignement supérieur en 2000 avec l’adoption de la loi 01.00. Celle-ci prévoit une réforme globale puisqu’elle concerne à la fois le cadre de régulation sur le plan national ainsi que le système pédagogique de tous les cycles de formation de l’université, tout en y faisant figurer la «gouvernance», composante importante de ce secteur.
Cependant, un décalage grandissant est relevé entre la théorie et la pratique; c’est du moins ce que laisse entendre Lahcen Daoudi. Le ministre du parti de la lampe, qui commandait le gouvernail de l’enseignement supérieur, avoue avoir échoué la mise sur les rails de cette réforme, et ce, en dépit des efforts déployés. «À l’heure où notre vision se construisait, elle s’est aussitôt heurtée à une forte résistance» a-t-il avancé.
Pour les panélistes, les acteurs de cet échec sont multiples. D’abord la société, qui, du point de vue de Lahcen Daoudi, est l’une des raisons principales de cette faillite, étant donné que le lien qu’elle entretient avec la science est un rapport d’«opportunisme», et par conséquent, l’université ne fait désormais l’objet que d’un tremplin au marché de travail. Cette idée a été renforcée par celle de Abdellatif Miraoui, pour qui «l’enseignement a changé de mission: l’université s’occupe actuellement de la formation de jeunes directement employables alors que par le passé, elle assurait plus la transmission du Savoir».
Pour le directeur de TBS, le problème réside plutôt dans l’absence de définition des missions de l’université, première étape du processus de gouvernance. «Une bonne gouvernance commence par bien définir la mission de l’université marocaine, il serait donc nécessaire de réviser ces missions en permanence» a-t-il confirmé. Le président de l’Université Mundiapolis a, lui, souligné que «l’État n’a pas dégagé sa vision d’un système qui performe».
«On ne réussira pas la qualité si on ne réussit pas la quantité», martèle le président de l’Université Cadi Ayyad. En effet, l’université marocaine accueille plus de 80% d’étudiants, engageant de ce fait un coût annuel de 10.000 DH pour chaque élément inscrit. Ceci amène à repenser le rôle du secteur privé, notamment celui des fondations à but non lucratif, qui doivent épauler le ministère dans sa démarche réformatrice et absorber une partie du flux, à l’image de l’expérience turque.
Daoudi soutient l’expérience desdites fondations, puisque l’enseignement «ne peut en aucun cas être rentable». Ces fondations, qui prônent «théoriquement» la solidarité entre riches et pauvres, doivent absorber une partie des étudiants «les plus brillants n’ayant pas été retenus par les différentes écoles publiques sélectives», et laisser l’État se charger des non-admis.
Dans le même ordre d’idées, Mohamed Derrabi a souligné que les écoles privées -dont TBS- sont dans l’obligation de réinvestir une partie de leurs bénéfices dans le développement de la recherche scientifique, puisque l’enseignement supérieur «ne gagne en qualité que par la recherche».
En guise de conclusion, dans son mot de la fin, Abdellatif Miraoui a appelé les différentes parties prenantes à s’insérer dans les dispositifs internationaux afin d’engager une réelle réforme du secteur. En outre, il a appelé l’État à remplir son rôle de «régulateur» en garantissant l’accès équitable de tous les Marocains à un enseignement de qualité.
Face à une situation aussi critique qu’alarmante, le gouvernement marocain a engagé une réforme de l’enseignement supérieur en 2000 avec l’adoption de la loi 01.00. Celle-ci prévoit une réforme globale puisqu’elle concerne à la fois le cadre de régulation sur le plan national ainsi que le système pédagogique de tous les cycles de formation de l’université, tout en y faisant figurer la «gouvernance», composante importante de ce secteur.
Cependant, un décalage grandissant est relevé entre la théorie et la pratique; c’est du moins ce que laisse entendre Lahcen Daoudi. Le ministre du parti de la lampe, qui commandait le gouvernail de l’enseignement supérieur, avoue avoir échoué la mise sur les rails de cette réforme, et ce, en dépit des efforts déployés. «À l’heure où notre vision se construisait, elle s’est aussitôt heurtée à une forte résistance» a-t-il avancé.
Pour les panélistes, les acteurs de cet échec sont multiples. D’abord la société, qui, du point de vue de Lahcen Daoudi, est l’une des raisons principales de cette faillite, étant donné que le lien qu’elle entretient avec la science est un rapport d’«opportunisme», et par conséquent, l’université ne fait désormais l’objet que d’un tremplin au marché de travail. Cette idée a été renforcée par celle de Abdellatif Miraoui, pour qui «l’enseignement a changé de mission: l’université s’occupe actuellement de la formation de jeunes directement employables alors que par le passé, elle assurait plus la transmission du Savoir».
Pour le directeur de TBS, le problème réside plutôt dans l’absence de définition des missions de l’université, première étape du processus de gouvernance. «Une bonne gouvernance commence par bien définir la mission de l’université marocaine, il serait donc nécessaire de réviser ces missions en permanence» a-t-il confirmé. Le président de l’Université Mundiapolis a, lui, souligné que «l’État n’a pas dégagé sa vision d’un système qui performe».
«On ne réussira pas la qualité si on ne réussit pas la quantité», martèle le président de l’Université Cadi Ayyad. En effet, l’université marocaine accueille plus de 80% d’étudiants, engageant de ce fait un coût annuel de 10.000 DH pour chaque élément inscrit. Ceci amène à repenser le rôle du secteur privé, notamment celui des fondations à but non lucratif, qui doivent épauler le ministère dans sa démarche réformatrice et absorber une partie du flux, à l’image de l’expérience turque.
Daoudi soutient l’expérience desdites fondations, puisque l’enseignement «ne peut en aucun cas être rentable». Ces fondations, qui prônent «théoriquement» la solidarité entre riches et pauvres, doivent absorber une partie des étudiants «les plus brillants n’ayant pas été retenus par les différentes écoles publiques sélectives», et laisser l’État se charger des non-admis.
Dans le même ordre d’idées, Mohamed Derrabi a souligné que les écoles privées -dont TBS- sont dans l’obligation de réinvestir une partie de leurs bénéfices dans le développement de la recherche scientifique, puisque l’enseignement supérieur «ne gagne en qualité que par la recherche».
En guise de conclusion, dans son mot de la fin, Abdellatif Miraoui a appelé les différentes parties prenantes à s’insérer dans les dispositifs internationaux afin d’engager une réelle réforme du secteur. En outre, il a appelé l’État à remplir son rôle de «régulateur» en garantissant l’accès équitable de tous les Marocains à un enseignement de qualité.