La profession comptable s’attaque au problème des normes
Hormis l’audit, les autres activités des experts comptables ne sont pas dotées de normes communes. Une lacune à laquelle ils essayent de remédier en étudiant de nouveaux projets de normes.
Réunis à l’occasion de la quatrième édition de leurs assises, les experts comptables ont eu à s’attaquer à une problématique simple: seule l’activité d’audit est dotée d’une norme de travail commune, à l’opposé des autres activités comptables qui se taillent cependant la part du lion dans la profession de manière générale. Au cours de cette édition, organisée le 25 novembre sous le thème «Normaliser les missions d’expertise comptable dans un environnement en mutation: un gage de qualité et de fiabilité de l’information financière», Abdellatif El Quortobi, président de l’Ordre des experts comptables, a mis l’accent sur l’importance de l’adoption de nouvelles normes. «Les normes constituent, avec la déontologie et la qualité des prestations, le socle du métier d’expert comptable. Elles permettent de réduire le risque de fraude et de faire évoluer les pratiques managériales comptables des responsables d’entreprises», a-t-il souligné.
Il n’y pas que l’audit
Jusqu’à présent, l’audit est la seule activité normalisée, bien qu’elle ne constitue qu’une petite partie de l’ensemble des activités des experts comptables. Par ailleurs, l’ensemble des autres activités ne font l’objet d’aucune norme commune de l’ensemble du métier. Il était donc logique que des projets de norme à adopter soient décortiqués de la part des professionnels. «Nous avons étudié des projets de norme au cours de ces assises. Les projets de norme proposés ont été débattus au cours d’ateliers et seront soumis à une approbation collégiale de la part des experts comptables après une étude approfondie», poursuit El Quortobi.
En normalisant toutes les missions, la profession se conforme à une obligation légale et contribue à la protection des experts comptables et à la transmission de leur savoir-faire dans le cadre des formations. De facto, ces normes doivent être conformes, d’un côté, au code déontologique de la profession et, de l’autre, au code d’éthique international. Cette conformité permettra, selon les professionnels, de s’adapter à un cadre institutionnel en pleine mutation. Enfin, pour faciliter la tâche aux professionnels, des outils de travail facultatifs seront fournis aux experts après adoption. Ils revêtiront la forme de guides pratiques qui accompagnent les textes des normes obligatoires.