Maroc

HCP : la croissance s’établirait à 2,4% au 1er trimestre

Au premier trimestre 2024, la croissance économique nationale devrait s’établir à 2,4%, portée essentiellement par la dynamique des industries extractives et chimiques ainsi que par le renforcement des services non marchands. Elle se serait, par ailleurs, accélérée au quatrième trimestre 2023, pour atteindre 3,3%, après 2,8% en T3 – 2023.

Selon les économistes de la Banque mondiale, le Maroc devrait connaître une croissance de 3,1 % en 2024 contre 3,2% l’année écoulée. Quant à l’institut national d’analyse de la conjoncture relevant du HCP, il estime, dans le cadre du point de conjoncture de janvier 2024, que la croissance économique nationale devrait s’établir à 2,4% en T1- 2024. Ce taux sera porté essentiellement par la dynamique des industries extractives et chimiques ainsi que par le renforcement des services non marchands.

Pour ce qui est de T4 – 2023, la croissance se serait accélérée pour atteindre 3,3%, après 2,8% au troisième trimestre. Cette performance aurait reposé, pour l’essentiel, sur la résilience des branches secondaires face à une conjoncture internationale peu favorable et sur l’amélioration continue des services. Concernant les échanges extérieurs, ils se sont améliorés, selon le HCP, grâce à l’automobile et à l’électrique-électronique.

Dans un contexte marqué par la reprise du commerce mondial, le volume des exportations et des importations nationales de biens et services aurait affiché des hausses à deux chiffres, respectivement de 15,5% et 15,2% en variation annuelle, au T4 – 2023, au lieu de 8,1% et 9,3% un trimestre plus tôt.

Les exportations de biens se seraient améliorées de 5,7%
En valeur, les exportations de biens auraient connu une croissance de 5,7% en variation annuelle, après deux trimestres successifs de baisse. Dans le détail, les ventes extérieures de l’automobile dans les segments construction, câblage et intérieur (sièges et cuir) auraient continué de concourir positivement à l’évolution des exportations globales avec une contribution de 6,3 points, suivies par celles des produits des industries électriques et électroniques à hauteur de 0,7 point et de l’aéronautique (+1,2 point), tirées par une demande mondiale entretenue pour les produits de l’automobile et les produits électriques.

À l’inverse, et malgré une hausse des quantités exportées des engrais naturels et chimiques, les ventes des phosphates et dérivés auraient continué d’impacter négativement la croissance des exportations totales en valeur, mais de manière moins accentuée que les trimestres précédents. La baisse enregistrée à ce niveau est de 4,3 points contre 17,6 points et 11,8 points, pâtissant de la baisse des prix sur le marché mondial par rapport à la même période de 2022.

Un allègement du déficit de la balance commerciale
Pour leur part, les importations de biens en valeur auraient affiché une baisse de 0,6% au quatrième trimestre 2023, traduisant essentiellement le reflux de leurs prix, en ligne avec la régression de la plupart des cours internationaux des matières premières brutes.

Cette diminution aurait été le fait des produits énergétiques dont les achats se seraient contractés, notamment ceux des gasoils et fuels et de la houille, ainsi que des demi-produits et des produits bruts. Par contre, les achats des biens d’équipement industriel se seraient inscrits en hausse, tirés par les acquisitions des machines et appareils divers, des moteurs à piston, des appareils pour la coupure et la connexion électrique et des voitures utilitaires, suivis par les importations des biens de consommation, notamment les pièces détachées pour les voitures de tourisme et les médicaments. La hausse des exportations des biens, en valeur, et le repli des importations se seraient traduits par un allègement du déficit de leur balance commerciale et auraient engendré une amélioration du taux de couverture, au quatrième trimestre 2023 (+2,2 points par rapport à la même période de 2022), pour atteindre 60,8%.

La demande intérieure continue sa reprise
Par ailleurs, la demande intérieure continue sa reprise progressive. Son regain de dynamisme, constaté au troisième trimestre 2023, se serait poursuivi au quatrième trimestre, porté par l’élan de l’investissement, qui aurait vu sa contribution à la croissance globale passer à 5,5 points au lieu de 4,4 points au troisième trimestre. La formation brute de capital se serait renforcée au T4 – 2023, enregistrant une croissance de 12,8%, contre 11,6% au trimestre précédent. La hausse de la demande extérieure adressée aux produits de l’automobile, de l’électrique et de l’électronique aurait stimulé l’investissement en produits manufacturés, permettant, ainsi, de compenser la décélération de l’investissement en services, notamment en produits informatiques et dans l’immobilier.

Aussi, l’inflation poursuit sa descente depuis le pic du premier trimestre 2023. Au quatrième trimestre 2023, elle aurait poursuivi sa détente, s’établissant à 3,9%, après un pic de 9,1% enregistré au T1 – 2023, clôturant, ainsi, l’année avec une hausse de 6,1%, après 6,6% en 2022. L’apaisement des tensions inflationnistes au quatrième trimestre reflèterait, essentiellement, la poursuite de la décélération graduelle de l’inflation sous-jacente (+3,6% sur un an, après +5% et +6,5% aux trimestres précédents) et, dans une moindre mesure, l’atténuation du rythme de progression des prix des produits alimentaires frais. Les prix des produits énergétiques auraient, par contre, affiché une baisse moins prononcée que le trimestre précédent (-1,5%, après -5,1%).

L’inflation toujours au-dessus de la cible de 2%
Malgré cette détente des prix, l’inflation demeure largement au-dessus de la cible de 2%, entretenue par sa composante alimentaire encore élevée (8,1% au quatrième trimestre). Et ce, en dépit du relâchement des pressions inflationnistes des cours internationaux de certaines matières premières responsables du dynamisme des prix auparavant (comme les céréales non transformées et l’huile végétale, par exemple). La hausse des prix des produits frais, quoique moins prononcée, aurait dépassé sensiblement la barre des 10%, contribuant à retarder la décélération rapide des prix des produits alimentaires.

En plus des prix élevés des agrumes, ceux des légumes auraient encore affiché un fort taux d’augmentation. Le déficit pluviométrique et les chaleurs exceptionnelles en automne auraient eu un impact négatif sur les rendements des cultures, induisant des pressions sur la formation de leurs prix.

Au niveau des produits alimentaires hors frais, l’atténuation du rythme de progression des prix (+5,8%, après +7,4%) aurait été favorisée par le reflux des prix des céréales non-transformées, de ceux des produits à base de céréales et de l’huile de table, en ligne avec le repli de leurs prix sur les marchés internationaux et, également, de la décélération du rythme de progression des prix des viandes, du lait, des produits laitiers et des œufs. Ces effets auraient été compensés, en partie, par l’accélération des prix de l’huile d’olive et des légumineuses sèches, occasionnée par les effets de la persistance de la sécheresse.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO

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