Maroc
Formation professionnelle : près de 700.000 stagiaires en 2022
En multipliant les centres de formation professionnelle, l’Exécutif semble avoir pris à bras le corps l’épineuse question de l’inadéquation entre formation et emploi. Objectif : répondre immédiatement aux besoins en main-d’œuvre qualifiée et prête à l’emploi.
L’inadéquation formation-emploi est en passe d’être résolue. Le manque de main d’œuvre qualifiée, et disponible immédiatement à l’emploi, ne serait plus pour longtemps un casse-tête pour les recruteurs. Au Maroc, les centres de formation professionnelle poussent partout comme des champignons et on y forme à tour de bras des milliers de jeunes opérationnels.
D’ailleurs, la tutelle vient de procéder, mercredi 7 septembre, au lancement officiel de l’année de formation 2022-2023. La cérémonie a été présidée par Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. L’occasion, pour ce dernier, de visiter, à Kénitra, l’Institut de formation aux métiers de l’industrie de l’automobile (IFMIA). Il s’agit d’une structure relevant de la nouvelle génération d’établissements de formation professionnelle, gérés par des gens du métier, qui ont pour but d’adapter davantage la formation aux exigences du marché du travail. Cet établissement dispose d’une capacité d’accueil de 2.500 stagiaires dans quatre filières de formation.
De grandes ambitions pour le secteur
Il y a lieu de souligner l’importance cruciale de la formation par apprentissage comme mode de formation préconisé par l’entreprise en tant qu’espace privilégié et ouvrant de nouvelles perspectives au profit des jeunes afin de perfectionner leurs compétences. Le ministre a, par ailleurs, visité la maison familiale rurale Beleksiri dont la capacité d’accueil s’élève à 90 stagiaires et propose deux filières de formation dans le secteur de l’agriculture. Cette visite a pris fin au centre de la formation par apprentissage intra-entreprise Fruit of the loom qui dispose d’une capacité d’accueil d’une cinquantaine de stagiaires et propose une filière de formation dans le secteur textile-habillement.
Cette cérémonie coïncide avec l’inauguration d’un nouveau centre dédié à la formation dans les Métiers de la maintenance et des énergies renouvelables (CFMMER), à Rabat, avec une capacité de 528 places pédagogiques. Le centre offre des formations dans neuf filières en relation avec le secteur de la maintenance et des énergies renouvelables. Il faut dire que les ambitions de la tutelle sont grandes car il prévu que l’effectif des apprenants atteigne près de 663.000 stagiaires cette année, en augmentation de 2% par rapport à l’année précédente, avec 408.000 places pédagogiques relevant des établissements affiliés à l’OFPPT, 139.429 pour les autres départements publics, 92.000 au niveau des établissements de formation professionnelle privée, et 15.525 bénéficiaires de la formation par apprentissage dans les centres intra-entreprises et ceux gérés par des associations.
Le département de Younes Sekkouri annonce qu’il est prévu que les effectifs inscrits en 1re année de formation avoisineront les 248.850 stagiaires. Le secteur de la formation professionnelle sera renforcé par la création de 38 nouveaux établissements dont six Cités des métiers et des compétences (CMC), considérées comme projets phares de la feuille de route du développement de la formation professionnelle, présentée devant SM le Roi le 4 avril 2019, et des instituts à gestion déléguée (IGD), créés en partenariat avec les professionnels. Toujours dans cette optique d’offrir au marché de l’emploi un produit de qualité, cette année de formation sera encadrée par plus de 21.700 formateurs répartis sur 2.223 établissements de formation (dont 737 établissements publics,1.380 établissements privés, 38 associations et 68 centres de formation par apprentissage intra-entreprises). Ce n’est pas tout. Compte tenu de l’impact direct des internats sur la limitation de la déperdition au niveau de la formation professionnelle, ces derniers ont été renforcés cette année par la création de neuf nouvelles structures, ce qui porte le nombre total des internats à 148, abritant plus de 22.500 bénéficiaires.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO