Maroc

Fès-Meknès : comment la Région fait-elle face à la raréfaction de l’eau ?

Les retenues des barrages du Bassin de Sebou ont enregistré un déficit total de 52% par rapport à la moyenne annuelle. Le Bassin dispose d’un important patrimoine hydraulique, dont 11 grands barrages d’une capacité totale d’environ 6,1 milliards de m3, qui a permis, jusqu’ à ce jour, de répondre aux besoins en eau de la Région, malgré la succession  de plusieurs années de sécheresse.

Le Bassin du Sebou a enregistré, durant l’année hydrologique 2020-2021, un déficit des précipitations qui a impacté négativement le volume des apports en eau au niveau des retenues des barrages. Ces derniers ont enregistré un déficit total de 52% par rapport à la moyenne annuelle. C’est ce qui ressort du conseil d’administration de l’Agence du Bassin hydraulique du Sebou au titre de l’année 2021, présidé, le mercredi 2 mars 2022, par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau. Le conseil a examiné le bilan des actions menées par l’Agence et la présentation de son budget et de son programme d’action au titre de l’année 2022.

Par ailleurs, ce fut également une opportunité pour s’enquérir de la situation hydrologique de la Région et pour discuter des défis majeurs auxquels ce bassin est confronté, d’autant qu’il connaît une activité agricole, industrielle et urbanistique croissante. Le conseil a, par ailleurs, approuvé sept conventions portant sur la prospection et l’amélioration de la connaissance des eaux souterraines, ainsi que sur la réalisation des stations de traitement des margines issues des unités de presse d’olives relevant des arrondissements de Zerhoun à Meknès, d’Ouled Jamaa Lamta dans la province de Moulay Yaâcoub, de la province d’Ouazzane et de la Commune de Taounate. «

Le Bassin du Sebou dispose d’un important patrimoine hydraulique, dont 11 grands barrages d’une capacité totale d’environ 6,1 milliards de m3. Ces ouvrages contribuent à répondre aux besoins en eau de la Région dans de bonnes conditions malgré la succession des années de sécheresse», explique Nizar Baraka.

Le ministre n’a pas manqué de rappeler le tragique incident qui a coûté la vie à l’enfant Rayan. À cet effet, il a fait mention de la circulaire conjointe avec le ministère de l’Intérieur relative à l’inventaire des puits et forages, l’objectif étant la fermeture des points d’eau abandonnés et la mise en place, par les exploitants, de mesures de sécurité autour des puits en exploitation pour éviter de mettre en danger la vie des populations avoisinantes. Dans ce même contexte, le ministre a affirmé que son département veillera à accélérer la publication du décret d’application stipulé par l’article 114 de la loi 36-15 sur l’eau, relatif au permis de forer, et à la réglementation des opérations de réalisation de forages.

Renforcement des infrastructures hydriques


Après avoir souligné le rôle stratégique du secteur de l’eau comme levier de développement, Baraka a rappelé que l’année écoulée a été marquée par la réalisation de nombreux projets hydrauliques structurants, dont notamment le démarrage de la mise en eau et l’exploitation du barrage Ouljat Sultan, d’une capacité de stockage de 510 millions de m3. Cet ouvrage contribuera à la protection de la plaine du Gharb contre les inondations, à l’irrigation du périmètre de Beht, et au renforcement de l’approvisionnement en eau potable. Le bassin a connu, également, la poursuite des travaux de construction du barrage M’dez dans la province de Sefrou, d’une capacité de stockage de 700 millions de m3, ce qui permettra l’irrigation de la plaine du Saiss et sa protection contre les inondations.

Pour sa part, la province de Taounate a connu le démarrage des travaux de construction du barrage Sidi Abbou. D’une capacité de 200 millions de m3, il vise à assurer la protection de la plaine du Gharb contre les inondations, ainsi que l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation. Le ministre a aussi mis l’accent sur le démarrage des travaux de construction des barrages Koudiat El Borna dans la province de Sidi Kacem (capacité de 12 millions de m3) et  Rabat dans la province de Taounate, d’une (capacité de 1 milliard de m3).

Programme national 2020-2027
Afin d’accompagner la situation hydrique de la Région, le ministre a souligné que de nombreux projets ont été programmés dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Il s’agit, notamment, de la réalisation du projet de renforcement de l’approvisionnement des villes de Fès et Meknès en les connectant au barrage Idriss Premier, la réalisation du  barrage Ribat Al Kheir (province de Sefrou) et d’un autre à l’amont du barrage Al Wahda.

Est prévue également la réalisation du projet d’interconnexion des Bassins du Sebou, du Bouregreg et de l’Oum Er-Rbia pour le transfert d’un volume total d’eau variant entre 500 et 800 millions de m3, dans le cadre d’une gestion solidaire et mutualisée des ressources hydriques à travers le territoire national. Le programme connaîtra en outre la poursuite des actions d’exploration des nappes souterraines et l’équipement de forages afin de mobiliser des ressources en eau supplémentaires et répondre aux besoins croissants des zones rurales, ainsi que la réalisation des petits barrages et des barrages collinaires pour le développement local, selon les propositions des comités régionaux présidés par les walis.

Il est à noter que le Bassin hydraulique du Sebou, qui s’étend sur une superficie de 40.000 km2, est l’un des plus importants du Maroc, puisqu’il concentre environ 30% des  ressources en eau de surface et 20% des eaux souterraines.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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