Décharge de Tamalaste : un 8e bassin pour le stockage du lixiviat
Ce 8e bassin, qui devrait être opérationnel d’ici quatre mois, portera la capacité du lixiviat stocké à la décharge de Tamalaste, à 200.000 m3. Aujourd’hui, aucune solution technique et pérenne n’est encore préconisée en dehors du stockage.
Les quantités de lixiviat actuellement emmagasinées dans la décharge contrôlée de Tamalaste aux environs d’Agadir évoluent périodiquement au même titre que les bassins de stockage de ce «jus de poubelle». Aujourd’hui, l’Établissements de coopération intercommunale (ECI) du Grand Agadir, qui exerce sa mission de gestion des déchets à travers l’exploitation de la décharge contrôlée de Tamalaste de première classe, a relancé l’appel d’offre ouvert afférent aux travaux de construction d’un 8e bassin de stockage de lixiviat au sein de cette structure.
En se référant à l’appel d’offres, le marché serait adjugé à partir du jeudi 21 avril 2022, date d’ouverture des plis relatifs à cet appel d’offres sur offres de prix. Ce bassin devra être exécuté dans trois mois, selon le maître d’ouvrage du projet, l’ECI du Grand Agadir.
Depuis la mise en service, en avril 2010, de la décharge de Tamalaste, qui reçoit les déchets ménagers des communes formant le Grand Agadir, en vertu de la convention intercommunale signée en 2008, les quantités accumulées frôlent 200.000 m3 de lixiviat. Actuellement, le stock emmagasiné dans les 7 bassins représente un risque permanant d’instabilité physique. À noter que le septième bassin a été déjà rajouté à la décharge contrôlée de Tamalaste d’une capacité de 53.000 m3.
Suite à quoi, la capacité de stockage globale a été portée à plus de 200.000 m3. Quant au 8e bassin, prévu dans les prochains mois, probablement en juillet, il devra assurer le stockage de ce percolât.
Next études se charge du suivi des travaux
La décharge devra également étendre son mur de clôture, après le rajout -à cette enceinte- du terrain forestier, sous forme d’occupation temporaire au niveau de ladite structure accueillant les déchets. En vertu de l’article 47 lié au suivi des travaux du cahier de prescription spéciale, le maître d’ouvrage du projet a confié au bureau d’étude Next études le suivi de l’exécution du présent marché.
Les tâches confiées à ce bureau englobent, d’une part, le suivi et le contrôle technique de l’exécution des travaux, mais aussi l’élaboration des attachements et les décomptes de l’entreprise ainsi que la réception provisoire et définitive des travaux, à leur achèvement, en présence du maître d’ouvrage du projet.
La durée de vie de la décharge est l’ordre de 25 ans, à compter de sa date de mise en service, en 2010. Actuellement, le mode d’exploitation a été prévu sur seulement une année.
Dans ce sens, l’exploitation de la décharge de Tamlaste et l’entretien de celle réhabilitée de Bikarane, située non loin de de l’actuelle décharge ont été confiés, le 21 mars 2022, par l’ECI du Grand Agadir, à la société SSMT. Selon le PV de l’appel d’offres relatif à l’exploitation (01/2022 du 17/02/2022), la société qui a remporté une nouvelle fois l’exploitation des deux décharges a présenté l’offre la plus avantageuse, pour un montant de 10,87 MDH.2
De ce fait, elle a succédé aux sociétés Widas et Tecmed Maroc qui en ont assuré l’exploitation et la gestion, durant cette dernière décennie.
L’option du stockage en attendant un traitement technique
Par ailleurs, aucune solution technique et pérenne n’est encore préconisée en dehors de celle du stockage de lixiviat. Sur ce dernier point, l’accumulation de cette substance toxique, avec l’évaporation naturelle, ne permet pas sa résorption complète. En effet, les valeurs moyennes des paramètres physico-chimiques montrent que le lixiviat dispose d’une forte charge minérale et organique polluante (teneurs en DCO, DBO5…).
Aussi, ce stock a un impact négatif sur l’environnement, en particulier sur la qualité de l’air des quartiers de la ville d’Agadir, avoisinants au site. Les odeurs nauséabondes, issues principalement de ce stock, et les conditions météorologiques (vents) sont à l’origine de nuisances olfactives, amplifiées par les opérations d’enfouissement des déchets.
Pour rappel, en février 2017, plus de 550.000 tonnes de déchets, s’étaient écroulées dans la décharge contrôlée de Tamalaste, sur l’un des bassins stockant le lixiviat, à cause d’une secousse tellurique et de la pluie. Plus de quatre années après cet éboulement, le risque d’un autre évènement catastrophique a été remis, une nouvelle fois, sur le devant de la scène.
En effet, un incendie s’est déclaré, il y a plusieurs mois, au niveau des dépôts des trieurs de la décharge. Le déclenchement accidentel de feu, causé par le stockage des matières recyclables, aurait pu déclencher un gigantesque incendie si les flammes avaient atteint le système de dégazage actif du biogaz. C’est la raison pour laquelle, l’emplacement actuel de la décharge présente plusieurs risques.
Tout d’abord, en raison de sa proximité, à 3 Km, du tissu urbain de la ville d’Agadir et de son futur pôle urbain, mais aussi à cause de deux autres paramètres plus périlleux. Il s’agit à la fois du réseau, conduites et puits de biogaz présents à l’intérieur de la décharge et des quantités de lixiviat actuellement emmagasinées dans les 7 bassins de stockage de cette décharge.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO