Maroc

Conseil de la concurrence : 150 dossiers examinés en 2022

25 dossiers ont fait l’objet d’une notification auprès du Conseil de la concurrence pour concentration économique. Les sanctions pécuniaires se sont chiffrées à 40 MDH en 2022. Détails.

Considéré comme un acteur important de l’écosystème concurrentiel, le Conseil de la concurrence (CC) rapproche le journaliste des procédures de régulation, afin d’éclairer les acteurs concernés sur l’importance du respect du droit. C’est dans ce sens que la rencontre annuelle du CC avec les médias a eu lieu à Rabat. Une occasion d’échanger sur les expériences d’autres pays concernant le rôle de ces derniers et d’établir le bilan de l’opération de régularisation des entreprises.

Vers des pratiques concurrentielles plus saines
«Les opérateurs ne connaissaient pas forcément toutes les subtilités et les obligations prévues par le droit de la concurrence, notamment en matière de notification de concentration économique», estime Ahmed Rahhou, président du Conseil.

Passés au crible, 150 dossiers ont été soumis à l’examen des commissions du Conseil. «Seuls 25 cas devaient faire l’objet d’une notification pour concentration économique, et leur régularisation s’est traduite par le paiement de 40 MDH», précise Rahhou. Et d’ajouter que 2022 a été marquée par une accélération du rythme des avis émis par le Conseil. Selon le président, ces études permettent de donner des orientations et des recommandations aux opérateurs, de manière à tendre vers des pratiques concurrentielles plus saines, à même de préserver les intérêts des consommateurs. Il assure, néanmoins, que la cadence de publication d’avis pour l’année en cours sera accélérée.

À noter que cette deuxième rencontre annuelle avec les médias – tenue dans le cadre des manifestations prévues dans le cadre du jumelage institutionnel avec l’Union européenne – a été marquée par la présentation de plusieurs expériences internationales. C’est ainsi que des représentants de l’Office polonais de protection de la concurrence et des consommateurs ont présenté les méthodes de coopération avec les journalistes dans la promotion et l’application du droit de la concurrence.

De leur côté, des experts de la Cnuced ont mis en exergue la contribution des stratégies de communication à l’efficacité des autorités de la concurrence. Intervenant à cette occasion, Juan Luis Crucelegui, expert en la matière, a partagé avec les participants l’expérience de la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Évoquant la stratégie de communication d’une autorité de la concurrence, l’intervenant explique qu’elle constitue l’un des outils les plus performants dont disposent de tels organismes pour établir, maintenir et promouvoir une culture de la concurrence. Il met en avant la nécessité d’utiliser des médias dans la stratégie de communication.

En effet, les campagnes fondées sur les médias ont pour objectif de permettre à l’autorité de la concurrence de se faire entendre et d’influer sur les politiques générales. Cela se fait à travers les sondages, les articles, les entretiens ou encore via la médiatisation de certaines informations. Crucelegui souligne que les activités de promotion de la concurrence menées dans les médias aident également l’autorité à constituer un groupe de défenseurs compétents, à même d’intervenir auprès des médias, renforçant ainsi sa capacité à générer de nouveaux changements.

Un outil de promotion
Le recours aux médias est une bonne initiative, mais encore faut-il savoir mesurer et adapter convenablement la stratégie de communication. En ce sens, l’expert estime que les médias doivent être utilisés comme un outil de promotion qui doit agir en concertation avec d’autres approches, telles que la répression, la constitution des coalitions et la sensibilisation aux orientations générales. «Il est difficile de faire un bilan général mais les autorités peuvent mesurer les principaux résultats obtenus pour une question donnée, en déterminant, notamment, si celle-ci a suscité un intérêt public et si les activités de promotion ont permis de faire pression sur les hauts responsables», explique-t-il. Selon lui, il faut adapter la stratégie en fonction de l’impact et du budget, et inclure la couverture médiatique des activités dans le rapport annuel de l’autorité.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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