Conjoncture : le déficit public se creuse, l’activité économique s’accélère
En dépit de l’aggravation du déficit budgétaire au premier semestre, l’activité économique s’est accélérée, notamment sous l’effet d’une hausse relative de la valeur ajoutée agricole et du renforcement des activités non agricoles, principalement tirées par l’industrie, le tourisme et le transport.
C’est paradoxal ! Malgré l’amélioration de l’activité économique, le déficit budgétaire se creuse. C’est en partie ce qui ressort de l’évolution de la situation des charges et des ressources du Trésor du mois de juin. Le déficit public s’aggrave au cours des six premiers mois de l’année à 27,8 MMDH, contre 18,2 MMDH un an auparavant, soit une évolution de plus de 50%. Une situation principalement due à une hausse plus importante des dépenses globales que celle des recettes, à savoir 13,8 MMDH contre 4,2 MMDH.
Les recettes fiscales toujours en hausse
Dans le détail, l’exécution de la loi de Finances 2023, au cours du premier trimestre, a été marquée par un taux de réalisation de l’ordre de 48,5%, en termes de recettes. Le même trend haussier a été observé au niveau des recettes fiscales, lesquelles ont affiché un taux de réalisation de 53,6%. Une progression qui s’élève à près de 5,3 MMDH, soit +4,1% par rapport à la même période un an auparavant. Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, se sont situés à près de 7,9 MMDH contre près de 8,6 MMDH.
Du côté des recettes fiscales, l’IS a enregistré un taux de réalisation de 57,7%. Cette évolution résulte, notamment, de l’amélioration des recettes issues des deux acomptes de 727 MDH et du contrôle fiscal de 585 MDH, qui ont compensé la baisse du complément de régularisation de 1,1 MMDH. Concernant l’IR, le taux de réalisation avoisine les 57% avec une hausse de 1,6 MMDH, grâce aux recettes générées par l’IR sur salaires (+1,4 MMDH). Le taux de réalisation de la TVA à l’intérieur s’est situé à 50%.
Ces recettes se sont améliorées de 18,7%, dans un contexte marqué par la progression de la consommation des ménages. La TVA à l’importation, quant à elle, a affiché un taux de réalisation de 48,7% et une baisse de 3,7%. Les taxes intérieures de consommation ont enregistré un taux de réalisation de 47,5% et une progression légère de 0,3%, principalement due aux TIC sur les tabacs. Les droits de douane ont été réalisés à hauteur de 50,9% et se sont inscrits en hausse de 0,3%. Le taux de réalisation des recettes au titre des droits d’enregistrement et de timbre s’est situé à 70%, avec une progression de 1 MMDH. Pour leur part, les recettes non fiscales se sont établies à près de 12,8 MMDH.
Solde excédentaire
Concernant les dépenses ordinaires, elles ont atteint 148,3 MMDH, enregistrant un taux d’exécution de 50,9%, ainsi qu’une évolution de 1,2 MMDH, par rapport au premier semestre 2022. Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduit par un solde ordinaire négatif de 3,3 MMDH, contre 296 MDH un an auparavant.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions ont affiché un taux d’exécution de près de 48,7%. La tendance est également à la hausse au niveau des comptes spéciaux du Trésor, lesquels ont dégagé un solde excédentaire de près de 13,3 MMDH.
Par ailleurs, il découle de la note du ministère que le gouvernement a eu recours au marché domestique pour le besoin en financement, lequel est évalué à 38,3 MMDH. En effet, les financements mobilisés se sont élevés à 220,2 MMDH, dont 187,1 MMDH sur le marché intérieur et près de 33,4 MMDH au titre des tirages extérieurs, y compris 25,8 MMDH mobilisés sur le marché financier international.