Maroc

Chauffe-eaux solaires : les solides atouts du “made in Morocco”

Conjuguer efficacité énergétique et rentabilité économique, tel est le credo du nouveau projet mis au point par l’entreprise GI3. Pour connaître tous les enjeux de ce nouvel investissement, Badr Ikken, porteur de ce projet et président exécutif de la société, en fait un tour d’horizon.

Feu vert pour le lancement des travaux de construction de l’usine Mysol chauffe-eaux solaires (CES) au parc industriel de Aïn Johra, à Tiflet. Un projet porteur de sens qui permettra de réduire les coûts d’exploitation et d’alléger l’empreinte carbone. Contacté par les Inspirations ÉCO, Badr Ikken, président exécutif de la société Green innov industry investment (Gi3), nous livre les détails.

Un prix plus abordable que celui des produits importés
Nécessitant un investissement de 60 MDH, cette usine aura la capacité de produire 40.000 unités par an, fait savoir Ikken. Et d’ajouter que ce projet pourra générer 880 emplois directs et indirects dans une première phase. Mysol PV sera la première usine intégrée de la région MENA et de l’Afrique dédiée à la production de cellules photovoltaïques et de modules photovoltaïques d’une capacité de 1.000 mégawatts par an. Pour mieux comprendre le fonctionnement du chauffe-eau solaire, le président de GI3 explique que c’est en soi un capteur plan et avec sous-vide qui fonctionne à l’énergie solaire.

«C’est une captation des rayons solaires avec lesquels on va chauffer de l’eau ou un fluide caloporteur. C’est une technologie qui existe depuis plusieurs années, et qui aujourd’hui est certes mature, dont tous les produits en manque étaient importés», explique-t-il.

«Au Maroc, on a déjà installé une superficie de 900.000 m² et la totalité sont des produits importés d’Asie, de Turquie et de Tunisie», indique notre interlocuteur. L’objectif étant de passer à la substitution de ces produits importés. «Il s’agit de produits qui ont été conçus et développés avec beaucoup d’innovation par des ingénieurs et des chercheurs marocains».

Pour ce faire, la signature d’une convention avec l’Université Sidi Moulay Benabdellah a eu lieu pour avoir une innovation continue et pouvoir garantir une longue durée de vie. Pour de plus amples détails, Ikken révèle que «les chauffe-eaux solaires ont non seulement la particularité d‘être adaptés aux conditions climatiques marocaines de toutes les régions, mais on a également pu intégrer des capteurs qui permettent d’optimiser le fonctionnement du chauffe-eau solaire et avoir la possibilité de suivre les températures sur les smartphones». Ainsi, on aura la qualité et un prix plus abordable que ceux des produits importés, ajoute-t-il.

Une durée de vie supérieure à dix ans
Dans un premier temps, l’usine va produire 40.000 unités par an. «Pour le marché local, il faut savoir que le chauffe-eau solaire peut être amorti en deux ans et demi jusqu’à trois ans avec une durée de vie qui dépasse 10 ans», explique le président, notant qu’ainsi «vous n’aurez presque plus de coûts d’électricité». À en croire le calcul estimé par notre interlocuteur, avec 40.000 unités par an, cela permettra de remplacer à peu près 500.000 bonbonnes de gaz butane.

«Chose qui nous permet d’avoir une certaine souveraineté énergétique et de baisser cette dépendance aux énergies fossiles», assure Ikken.

Celui-ci compte étendre son champ d’action, et développer avec les partenaires scientifiques et technologiques des solutions industrielles pour produire du froid et de la chaleur industriels, mais également pour chauffer des bâtiments. «Cela dit, on commencera avec des produits pour le chauffage résidentiel», souligne-t-il. Par la suite, les responsables souhaitent, à moyen terme, commercialiser un produit abordable pour le déployer à grande échelle même au niveau des logements collectifs. Notre source tient à préciser que le potentiel technique marocain dépasse les 10 millions de m². Il est également prévu d’augmenter la capacité de production pour atteindre 90.000 unités par an pour exporter vers le Moyen-Orient, l’Europe et autres pays africains.

GI3

Gi3 – Green Innov Industry Investment est la première holding dédiée à l’investissement et au développement des industries vertes innovantes au Maroc. La première unité industrielle de Gi3 est Mysol. Il s’agit de la première unité industrielle marocaine de production de chauffe-eaux solaires pour l’eau sanitaire des bâtiments résidentiels et collectifs, avec un taux d’intégration industrielle de 80%. Les unités industrielles de Gi3 produisent plusieurs équipements solaires, notamment des collecteurs thermiques, des chauffe-eaux solaires, des wafers et des cellules photovoltaïques ainsi que des modules photovoltaïques de haute qualité avec une intégration industrielle locale supérieure à 80%.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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