Maroc

Bureau d’information sur le crédit : Bank Al-Maghrib partage son expérience avec la BCEAO

Pour s’inspirer de ce qui se fait de meilleur en matière de partage d’informations sur le crédit, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avait convié, le 1er juin à Dakar, les responsables de plusieurs institutions financières internationales, dont Bank Al-Maghrib dans le cadre d’une conférence internationale.

Ayant lancé son premier Credit Bureau (CB) en octobre 2009 après l’agrément accordé à Experian Services Maroc en septembre 2007, le Maroc dispose d’une certaine longueur d’avance en matière d’échange d’informations sur le crédit, comparé aux pays de l’UEMOA. Venu partager l’expérience de Bank Al-Maghrib lors de la conférence organisée conjointement par la BCEAO et la SFI, le 1er juin à Dakar, sur le partage des données sur le crédit dans l’UEMOA pour l’inclusion financière, Anas El Ouazzani Chahdi, responsable du service Contrôle des délégataires à Bank Al-Maghrib, a dressé le bilan de la première phase des activités du Credit info bureau dans le royaume. Selon M. Chahdi, aujourd’hui, 62 établissements sont clients et utilisateurs du Crédit Bureau marocain, à savoir 16 banques, 33 sociétés de financement et 13 associations de microcrédit. Plus de 14 millions de contrats ont été enregistrés dans la base de données, dont 4,6 millions de contrats actifs avec un encours de 845,3 MDH, informe-t-il. Le volume de consultation journalier dépassant 8.000, soit 80% en mode industrialisé.

Une vision globalisée sur l’endettement
À titre de comparaison, le Bureau d’information sur le crédit (BIC) commun aux huit pays de l’UEMOA lancé en février n’a enregistré qu’ 1.902.829 contrats, dont 7.920 pour les entreprises et 798.074 pour les particuliers. L’essentiel de ces données proviennent de la Côte d’Ivoire, première économie de l’union, avec 1.283.925 contrats, suivie du Sénégal avec 261.558 contrats. Parmi les motifs de satisfaction pour ce qui est de l’expérience marocaine, Anas El Ouazzani Chahdi cite l’efficience du montage juridique ayant permis une mise en place rapide du Credit Bureau, la possibilité d’ouverture à plusieurs opérateurs ainsi que l’obligation aux établissements financiers de partager et consulter le Credit Bureau. Un dispositif qui permet à Bank Al-Maghrib d’avoir «une vision globalisée sur l’endettement des clients», une harmonisation des pratiques et des règles adoptées par les établissements financiers dans le processus d’octroi de crédits et des règles de fiabilisation des données communes à tous les établissements financiers. Ainsi, la Banque centrale marocaine a pu réduire ses coûts de fonctionnement et d’investissement tout en ayant un suivi rapproché de la mise en œuvre des recommandations suite aux différentes missions d’audit effectuées.


Tiémoko Meyliet Koné
Gouverneur de la BCEAO

La conférence nous a fourni de nouveaux éléments de culture sur l’importance du partage des données sur le crédit. Les échanges ont été l’occasion de s’enquérir de l’expérience des pays les plus avancés dans ce domaine, sur laquelle nous devons tous prendre appui pour faire évoluer le modèle économique de la distribution du crédit dans notre union».

Jean-Baptiste Compaoré
Vice-gouverneur de la BCEAO

Quinze mois après le démarrage officiel des activités du BIC de l’Union monétaire ouest-africaine, des progrès importants ont été accomplis par les établissements de crédit et les systèmes financiers décentralisés pour être aptes à participer au système d’échange de données sur le crédit. Plus de 70% des établissements assujettis sont en état de contribuer au dispositif. Toutefois, le volume des données fournies et la consultation de la base du BIC à l’occasion de chaque opération de crédit demeurent encore en deçà des attentes».

Adamou A. Sambaré
Directeur général Credit Info-Volo

C’est la nouveauté qui crée certaines réticences concernant le recueil du consentement pour les données personnelles, mais l’expérience de certains pays a montré que l’octroi de crédits augmente sensiblement avec la mise en place d’un bureau d’information sur le crédit».


Contraintes

Cependant le dispositif marocain n’est pas exempt de faiblesses, reconnaît Anas El Ouazzani Chahdi. Il cite l’absence d’un cadre juridique spécifique aux crédits bureaux, ce qui ne permet pas d’introduire aisément des sources d’information alternatives (télécoms, régies d’eau & d’électricité, etc.) qui peuvent contribuer à intégrer les populations les plus démunies. Pour ce qui est du BIC de l’UEMOA, des difficultés ont été relevées dans le système du partage de données sur le crédit au terme de plus d’un an de fonctionnement. Elles ont trait à la faiblesse du recueil du consentement des clients pour le partage des données personnelles, au débit lent des flux de données des assujettis et à l’insuffisance des consultations des rapports de crédit par les établissements assujettis. La BCEAO compte ainsi s’inspirer des modèles sud-africain, marocain, kenyan, zambien et italien pour mettre en place un cadre efficace de régulation et de coordination des activités de crédit. Pour cela, il est prévu d’intégrer les organismes de protection des données personnelles ainsi que les associations de défense des intérêts des consommateurs au dispositif de partage d’information sur le crédit.



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