Maroc

Afrique : comment le Maroc montre l’exemple

De façon très visible, et encore plus depuis son retour historique au sein de l’Union africaine, le Maroc joue un rôle de leadership dans la défense des intérêts du continent et en faveur de son essor économique. Face aux défis tels que la sécurité sanitaire, alimentaire ou encore l’indépendance énergétique, le Royaume multiplie les initiatives, assurant un rôle leader dans l’intégration régionale. Son expérience dans plusieurs domaines mérite d’être partagée, même si, lui-même, repense son modèle de développement. 

En Afrique du Nord et à l’échelle du continent, le Royaume se distingue à plusieurs égards. «Le Maroc est un excellent exemple de la puissance de la vision, du dynamisme et des opportunités qui existent en Afrique. Il possède la plus grande centrale solaire à concentration du monde. L’OCP est le plus grand producteur de phosphates au monde. Une balade au port Tanger-Med et vous découvrirez un port de classe mondiale entouré de parcs industriels, où plus de 350.000 voitures de marque Renault sont produites chaque année, à destination de l’Europe et de certains pays africains», a déclaré Dr. Akinwumi Adesina, président du groupe de la Banque africaine de développement au sommet des affaires États-Unis/Afrique, organisé récemment à Marrakech.

En l’espace de quelques semaines, le Maroc a abrité la réunion du comité des quinze ministres des Finances de l’Union africaine (Comité F15), les travaux du Groupe africain des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales des 54 États africains membres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international «Caucus africain» ainsi que le sommet des affaires américano-africain. Il organisera aussi, en octobre 2023, l’assemblée annuelle du groupe de la Banque mondiale et du FMI.

De façon très visible, et encore plus depuis son retour historique au sein de l’Union africaine, le Royaume joue un rôle de leadership dans la défense des intérêts du continent et en faveur de son essor économique. Dans bien des domaines, en effet, il montre la voie. C’est le cas, notamment, sur les enjeux liés au changement climatique. En 2021, les énergies renouvelables représentaient 37% de son mix énergétique, avec l’objectif d’atteindre 52% en 2030. Seul pays non européen à figurer dans le Top 20 de l’indice de résilience climatique (IRC) 2022, le Maroc s’y classe au 8e rang. Face aux défis auxquels est confronté le continent, notamment la souveraineté sanitaire, alimentaire et énergétique, le Royaume multiplie les initiatives, et s’est engagé dans des partenariats pour, entre autres, la mise en place d’unités de production de vaccins et la construction d’usines de production d’engrais et de fertilisants. Au-delà des investissements en R&D pour développer des produits adaptés aux sols africains -en vue d’augmenter la productivité et de mieux exploiter le potentiel agricole du continent- l’OCP déploie un programme d’aide en faveur de près d’un million de petits agriculteurs. D’un autre côté, le mégaprojet de gazoduc entre le Nigéria et le Maroc illustre l’engagement de ce dernier dans la promotion de la coopération et du développement économique interafricain. Aujourd’hui, le Royaume est l’un des premiers investisseurs en Afrique subsaharienne.

Un nouveau palier de croissance
Dans la région, le Maroc se singularise par sa stabilité, signe de la pertinence des choix opérés. Mais il reste encore beaucoup à faire pour dynamiser la croissance et, surtout, la rendre plus inclusive. Les leviers pour la réussite de ce chantier ont été déclinés dans le Nouveau modèle de développement (NMD). Ses architectes se montrent optimistes sur la capacité du pays à passer rapidement à un nouveau palier de croissance. Les chantiers principaux du NMD permettraient de doubler le rythme de croissance annuelle du PIB à moyen terme. Le régime de croissance auquel appelle la Commission sera porté par la transformation productive, l’investissement privé… En présence de multiples chocs, l’économie fait preuve d’une certaine résilience. Le Maroc a été l’un des pays les plus durement touchés par la crise sanitaire en raison d’un confinement strict de trois mois et de la récession enregistrée chez ces principaux partenaires européens. Après la chute du PIB en 2020, le rebond a été prompt, suffisant pour récupérer la perte de production subie en 2020. Toutefois, le PIB réel demeure inférieur de 6,8 % à la projection de la Banque mondiale (BM) en octobre 2019, ce qui suggère que le rebond n’a pas encore ramené le pays aux niveaux d’avant la pandémie, relève la BM. En 2022, l’économie doit composer avec de nouveaux chocs. Mais comparé aux autres économies de la région, le Maroc s’en tire plutôt bien. Ceci est en partie confirmé par le comportement des coûts des emprunts souverains. Au premier semestre, l’EMBI du Maroc a augmenté de 20 points de base (pdb), tandis que le spread des CDS à 5 ans a augmenté de 138 pdb et le spread des CDS à 10 ans de 122 pdb (source : Banque mondiale). Bien qu’importantes, ces augmentations sont nettement plus modérées que dans d’autres régions comparables. Ainsi, l’EMBI a augmenté en Tunisie et en Égypte de 1.126, 45 points de base, respectivement. Le spread des CDS 5 ans et 10 ans a augmenté, par ailleurs, de 316 et 200 pdb en Tunisie, et de 401 et 239 pdb en Egypte, ce qui suggère que les marchés conservent plus d’appétence pour la dette marocaine, indique la même source.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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