Éco-Business

Réserves de change : les tensions s’éloignent avec l’été

Malgré la nette dégradation du déficit commercial due, notamment, à la facture énergétique, les réserves de change restent à un niveau assez confortable. Elles couvrent plus de 6 mois d’importations de biens et de services. L’augmentation des flux liés aux MRE et aux touristes et une légère accalmie sur le front des importations favorisent même une remontée du dirham depuis début mai. Selon les professionnels de marché, la monnaie nationale devrait continuer à s’apprécier au cours des prochains jours.

Le chèque de Maroc Telecom n’est pas arrivé comme prévu au début du mois, et cela suscite divers commentaires. Mais cette situation n’est pas nouvelle. Depuis deux ans, l’opérateur télécom a rompu avec la traditionnelle distribution de dividendes en juin, et en a décalé le versement en août ou septembre. Alors que la saison de la rémunération des actionnaires approche à grand pas, les regards se tournent vers les grands groupes et les multinationales, puisqu’une part importante de la cagnotte ira à l’étranger.

En Bourse, les actionnaires étrangers détiennent, en effet, au moins 50% du capital de 16 sociétés cotées et sont propriétaires de 25 à 50% des actions de 10 autres sociétés, selon les dernières statistiques disponibles.

Dans le contexte de forte dégradation du déficit commercial, ces sorties de devises pourraient davantage attirer l’attention. Cependant, on est loin de la situation de l’automne 2020 où les sorties de devises étaient autorisées avec parcimonie.

Pour l’heure, il n’y a pas de crainte particulière sur les réserves de change qui s’élèvent à 328 MMDH, couvrant plus de 6 mois d’importations de biens et services. La situation reste donc assez confortable. L’explosion de la facture énergétique, des importations de demi-produits (ammoniac, produits chimiques, matières plastiques) et des produits alimentaires (orge et blé principalement) est, en partie, amortie par les performances de l’OCP et des métiers mondiaux du Maroc.

Par ailleurs, le déficit des échanges de marchandises, qui culmine tout de même à 91 MMDH après quatre mois, est atténué par l’excédent de 23 MMDH de la balance des services. Cette dernière bénéficie du rebond des recettes de voyages suite à la levée des restrictions. En revanche, l’activité est encore loin des niveaux enregistrés à la même période en 2020 (-22%) et 2019 (-36%).

Parmi les autres sources de rentrées de devises, la manne des transferts des MRE se maintient avec des envois en hausse de 5% à 30,6 MMDH après quatre mois. En outre, le Maroc a capté près de 10 MMDH d’investissements directs étrangers (-7%). Avec des dépenses également en baisse, le flux net d’IDE augmente de 5%, à 6,1 MMDH.

Reflux des tensions sur la monnaie
L’augmentation des flux liés aux MRE et aux touristes, et une légère accalmie sur le front des importations, favorisent la remontée du dirham. La parité USD/MAD a baissé de 1,7% depuis début mai en raison, principalement, d’une liquidité plus favorable sur le marché de change, note un responsable d’une salle des marchés. L’EUR/MAD, elle, est restée stable sur la même période.

Le dirham va continuer à s’apprécier au cours des prochains jours à cause des flux de la période estivale, anticipent les professionnels. «On pourrait assister à un retournement de tendance fin août ou début septembre en lien, notamment, avec les paiements de dividendes des multinationales», relève l’un d’entre eux.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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