Éco-Business

Inclusion économique des femmes : un levier essentiel de la croissance durable

L’entrepreneuriat féminin constitue un vecteur essentiel pour promouvoir l’égalité des chances et renforcer la résilience économique. Un enjeu qui a été abordé dans le cadre d’un des panels du Sustainable Finance Forum (SFF). L’occasion de mettre le doigt sur les freins structurels à une plus importante participation féminine à l’économie, et surtout, de souligner les opportunités qui s’offriraient si le Maroc faisait de l’inclusion économique des femmes un de ses chevaux de bataille pour les années à venir.

Malgré les avancées enregistrées, la participation des femmes à l’économie marocaine demeure limitée. En 2023, la gent féminine ne représentait que 20% de l’emploi total et 16% des entrepreneurs. Des taux faibles qui reflètent des obstacles structurels et culturels persistants qui freinent l’implication des femmes dans le tissu économique. Ces barrières incluent l’accès limité aux financements, une sous-représentation critique dans les secteurs stratégiques, mais également des normes sociales restrictives.

Pourtant, des études montrent que le soutien à l’entrepreneuriat féminin peut générer une croissance économique significative et favoriser l’émergence de solutions innovantes et durables. D’après les chiffres présentés par BMCI ce mardi, à l’horizon 2027, soit à très court terme, le Maroc pourrait gagner jusqu’à 28 milliards de dollars supplémentaire sur son PIB si les femmes participaient autant que les hommes à l’économie à l’horizon 2027. C’est dire l’énorme potentiel non encore exploité, et cela souligne aussi l’urgence de passer à l’action au vu des grandes échéances qui attendent le Maroc et des grands chantiers déjà lancés.

Pour Antoine Sallé de Chou, directeur de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), l’inclusion économique des femmes reste un enjeu majeur de développement durable, dans la mesure où «pour la croissance, on ne peut pas se priver de la moitié de la population marocaine, de la moitié de ses talents, en particulier lorsque ce sont des talents dans lesquels on a beaucoup investi».

Anne Pointet, membre du comité exécutif de BNP Paribas, abonde dans le même sens : «On ne peut pas se priver de la moitié des talents. Les femmes ont tout à fait leur rôle à jouer. On le voit dans les projets en matière de microfinance par exemple qui sont, dans une très large majorité, portés par des femmes. Ces dernières ont un important rôle d’entrainement de leur famille et d’une communauté autour d’elles. Nous avons la conviction que cela est véritablement facteur de valeurs ».

Et pour Cécile Dantan, directrice marketing et expérience client BMCI, «un monde sans diversité c’est un monde qui va régresser», tout simplement. La responsable rappelle au passage que le facteur inclusif est aussi un pilier essentiel de la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises).

Des initiatives concrètes en faveur des femmes entrepreneures
Lors du forum, plusieurs initiatives ont été mises en lumière, notamment le partenariat WIB 2 (Women in Business) entre la BMCI et la BERD, qui offre des programmes de financement et d’accompagnement spécifiques pour les femmes entrepreneures. Ces dispositifs visent à renforcer leurs compétences, faciliter leur accès aux crédits et réduire les disparités sociales et économiques.

Au-delà des aspects financiers, le développement d’une culture d’entrepreneuriat inclusif passe aussi par la sensibilisation et l’éducation. Les stratégies présentées au forum mettent l’accent sur la création d’écosystèmes favorables à l’égalité des chances, incluant des réseaux de mentorat et de soutien pour les porteuses de projets.

D’ailleurs, d’après les chiffres présentés par BMCI, pas moins de 40% des entrepreneures souhaitent avoir accès à un accompagnement non financier, et consentiraient même à investir dans ce sens.

L’impact social et économique de l’inclusion
Promouvoir l’inclusion économique des femmes ne se limite pas à des considérations éthiques. L’intégration accrue des femmes dans les activités économiques contribue à l’amélioration des indicateurs de développement humain, à la réduction des inégalités et à une plus grande stabilité sociale.

En soutenant les femmes dans leurs projets, le Maroc peut transformer des potentiels inexploités en moteurs de croissance inclusive. Cette approche s’inscrit également dans les objectifs de développement durable, visant à réduire les inégalités entre les sexes tout en stimulant une économie plus équilibrée et résiliente.

Anne Pointet
Membre du comité exécutif de BNP Paribas

«On ne peut pas se priver de la moitié des talents. Les femmes ont tout à fait leur rôle à jouer. On le voit dans les projets en matière de microfinance par exemple qui sont, dans une très large majorité, portés par des femmes. Ces dernières ont un important rôle d’entrainement de leur famille et d’une communauté autour d’elles. Nous avons la conviction que cela est véritablement facteur de valeurs».

Ayoub Ibnoulfassih & Yann Daryl / Les Inspirations ÉCO



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