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Capital investissement : Les fonds étrangers caracolent en tête

Plus de la moitié des levées de fonds enregistrées depuis 2011 provient de l’étranger. Interpellée, l’AMIC veut lancer une étude en vue d’identifier les mesures pouvant susciter l’intérêt des investisseurs institutionnels locaux.

«Nous avons assisté à la levée de nouveaux fonds au Maroc dans les cinq prochaines années». Ces propos, émanant du directeur général d’Upline, Adil Rzal, reflètent l’optimisme régnant au sein de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) dont il est le vice-président. Ce constat ressort d’une enquête menée auprès de 21 sociétés de gestion (représentant une quarantaine de fonds) couvrant l’ensemble des secteurs d’activité, à l’exception des fonds dédiés à l’immobilier et au tourisme. Ces nouvelles levées qui se profilent à l’horizon devraient profiter aux secteurs de l’agroalimentaire (13%), l’énergie, la santé et la distribution (11% chacun) et seront investis particulièrement dans les villes de Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger.

L’étude de l’AMIC présentée hier à Casablanca fait état d’un cumul de montants levés par l’ensemble des fonds s’élevant à 16,6 MMDH à fin 2016, répartis entre le capital investissement (11,1 MMDH) et les fonds d’infrastructure (5,5 MMDH). Un premier détail saute aux yeux à la lecture de ce document : Les fonds localisés à l’étranger représentent près de la moitié (51%) des fonds créés au Maroc dits de troisième génération (lancés depuis 2011), attirés surtout par la nouvelle loi encadrant les Organismes de placement collectif en capital (OPCC). Cette nouvelle forme juridique n’a pas tardé à porter ses fruits, paraît-il. En témoigne le poids des fonds créés durant la période allant de 2011 à 2016, sous forme «étrangère» et «OPCC», soit environ 80% des fonds de troisième génération.

On notera également la prédominance des fonds transrégionaux (ceux ciblant plusieurs zones géographiques d’investissement) qui s’accaparent, à eux seuls, 86% des levées sur les trois dernières années. De leur côté, les organismes de développement internationaux (SFI, BERD, BEI et autres) ont vu leur part augmenter fortement frôlant les 55%, depuis 2011. Interpellés par l’amoindrissement de la part des fonds localisés au Maroc entre la deuxième génération (57% entre 2006 et 2010) et la troisième génération des fonds (49% depuis 2011), les membres de l’AMIC disent avoir l’intention de lancer incessamment une étude qui devra identifier les mesures (fiscales ou autres) censées intéresser les investisseurs institutionnels locaux à cette classe d’actifs. Les montants investis par ces fonds continuent de tracer une tendance haussière, atteignant 786 MDH en 2016, dont 18 nouveaux projets, se concentrant pour la plupart dans les Régions Casablanca-Settat (68%) et Rabat-Salé-Kénitra (10%). Depuis le lancement de cette activité au Maroc, l’AMIC a recensé un total de 183 entreprises, jusqu’ici accompagnées, pour un montant global de 6,3 MMDH. Par secteur d’activité, la branche «services et transport» vient en tête en canalisant 24% des volumes en 2016.

L’investissement dans les entreprises en phase de développement, ajoute-t-on, représente 78% des montants investis à partir de 2011. En revanche, par tranche de capital acquis, les membres de l’AMIC font le constat d’un net déclin du nombre de transactions majoritaires (87% des opérations correspondent à des acquisitions de parts minoritaires. Ce qui reflète, aux yeux de l’AMIC, la bonne santé du secteur, outre la confiance donnée aux dirigeants des entreprises investies.


Le Maroc surperforme la zone MENA

Abordant la situation du secteur à l’échelle internationale, l’AMIC constate une hausse soutenue des levées de fonds mondiales entre 2010 et 2016, passant de 173 milliards à 347 milliards de dollars. Celles-ci ont certes doublé en six ans, mais demeurent inférieures aux niveaux enregistrés avant 2010. Le taux de pénétration du capital investissement (part des montants investis/PIB) le plus élevé se trouve chez Israël (1,6%), suivi du Royaume Uni (1,5%). Le Maroc affiche quant à lui un taux de pénétration de 0,08%, soit le niveau le plus élevé enregistré dans zone MENA depuis 2012.


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