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Auto. Un marché en cours de maturité

En attendant plus d’incitations étatiques et le développement d’un réseau de bornes recharges publiques, les ventes de voitures hybrides sont encore à leurs balbutiements. Pourtant, l’offre est bien là et elle est appelée à s’étoffer.

Les voitures électrifiées, voilà un sujet dont beaucoup Marocains parlent actuellement, mais dont peu d’entre eux franchissent le pas lorsqu’il est question de passer à l’achat d’un véhicule. Si bien que malgré une croissance régulière durant ces cinq dernières années, les voitures hybrides ont tout juste franchi la barre des 1.000 ventes en 2020, après avoir frôlé les 1.500 immatriculations en 2019, ce qui représente moins de 1% des ventes annuelles de véhicules neufs. Une part dérisoire sur un marché toujours fortement diésélisé (plus de 92%) et des volumes insignifiants par rapport à ce qui existe en Europe où les voitures électriques et hybrides représentent 30% des immatriculations. Cela, sans compter le cas particulier de la Norvège qui est devenue en 2020 le premier pays au monde où les voitures électrifiées ont représenté plus de 50% des nouvelles immatriculations annuelles.

Des freins et peu d’incitations
Derrière cet engouement, il y a surtout d’importants avantages fiscaux accordées par les différentes législations européennes, en plus d’un développement tous azimuts des réseaux de bornes de recharges électriques. Ce sont précisément les deux carences dont souffre le marché national de la voiture écologique, qui n’offre que quelques incitations (exonération de la vignette annuelle, de la taxe de luxe et des droits de douane) sur un territoire où le nombre de bornes de recharges (publiques) installées n’atteint pas encore les 100 unités.

Pour Adil Bennani, président de l’Association des importateurs de véhicules automobiles montés (Aivam), il y a encore beaucoup à faire en la matière. Si l’on peut encore rêver d’une prime écologique conséquente et à même de faire baisser le prix des véhicules électrifiés, des avantages fiscaux, comme «l’exonération des frais d’immatriculation et la baisse de la TVA» sont des requêtes très réalistes ayant été formulées par l’Aivam aux Pouvoirs Publics.

À côté de cela, il y a le mindset du consommateur. Il y a non seulement l’absence d’une prise de conscience générale sur les préoccupations environnementales, mais des freins psychologiques à lever dans l’esprit des Marocains. Exemple : une voiture hybride n’est pas plus chère à entretenir que son équivalente en diesel ou en essence. Bien au contraire! Du fait de sa double motorisation, une auto hybride sollicite moins son moteur thermique (que l’on vidange sur des délais plus espacés) et son dispositif de freinage.

Une offre en pleine éclosion
Ce n’est donc qu’un public averti et prêt à payer le surcoût du «premium technologique» qui est enclin aujourd’hui à acheter des véhicules hybrides ou électriques. En même temps, l’offre continue à s’étoffer et elle se décline à tous les échelons de prix, depuis la citadine, jusqu’à la grande berline. Pionnier de l’hybride, Toyota a participé à populariser cette technologie au Maroc avec des modèles, disons «grand public», comme la Yaris, la Corolla et le CH-R. L’importateur du géant japonais propose également l’hybride sur toute la gamme de sa marque premium, Lexus. Toujours du côté des asiatiques, les Coréens Kia et Hyundai ont intégré l’hybride à leur catalogue avec des modèles comme le Niro et la K5 pour le premier, ainsi que la Sonata pour le second. Hormis ces Asiatiques, peu de marques généralistes proposent des modèles hybrides.

Exception faite pour Ford qui a introduit l’an dernier le nouvel Explorer, un grand SUV à 7 places proposé dans une seule finition très haut de gamme. C’est justement, dans les hautes sphères que s’opère l’hybridation du marché national non sans la réussite pour certaines marques. L’exemple de Porsche est le plus édifiant avec des ventes ayant augmenté de 35% en 2020 (année de crise), sans diesel et en bonne partie grâce à l’hybride ! Les autres spécialistes allemands du haut de gamme ont suivi le pas à l’image de BMW qui propose les Série 5 et X5 en hybride rechargeable, mais aussi et surtout Mercedes qui a lancé une belle offensive «produit» avec la Classe E hybride, ainsi que les GLC et GLE (SUV et coupés) en hybride diesel.

De son côté, l’importateur de Volvo propose toute sa gamme en hybride rechargeable et n’aura pas d’autre choix que de suivre l’orientation du constructeur qui a annoncé l’abandon du diesel d’ici 2030.

Enfin, d’autres marques s’apprêtent à homologuer des versions hybrides de modèles déjà existants. C’est le cas de DS (Sopriam) qui lancera bientôt le DS7 Crossback en motorisation e-Tense (hybride rechargeable), ainsi que Jeep qui étudie l’introduction des Renegade et Compass en version 4xe (hybride rechargeable). En attendant, Jaguar va plus loin en proposant le I-Pace, un SUV 100% électrique à l’image de ce que deviendra la gamme à l’horizon 2025.

Jalil Bennani / Les Inspirations Éco Auto


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