Éco-Business

Financement climatique : Les collectivités locales veulent plus de cash

Le Sommet des élus locaux sur le climat, tenu hier à Marrakech, a été l’occasion pour les représentants des collectivités locales d’appeler à plus de marge de manœuvre pour mobiliser les financements relatifs à la lutte contre le réchauffement climatique.

Les villes et territoires du monde unissent leur force pour faire face au changement climatique. Ce lundi 14 novembre à Marrakech, un Sommet des élus locaux a été organisé dans le cadre de la COP22. Cette importante rencontre, qui a réuni des acteurs municipaux et régionaux venus des quatre coins du monde, a été très riche en contribution. L’objectif de ce sommet consistait à apporter des réponses à la problématique du financement pour faire face aux défis environnementaux. À la fin des travaux qui se sont déroulés sur toute la journée d’hier, un Appel de Marrakech a été lancé par les participants. Ce document réaffirme «les compétences des territoires et leur positionnement central pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris et des Objectifs du développement durable (ODD)». Les options de financement qui s’offrent aux collectivités locales pour financer leurs projets soucieux de l’environnement sont également au cœur des préoccupations.

Réévaluer l’investissement
À ce propos, en plus du Fonds vert pour le climat à travers lequel les pays développés s’engagent à verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement à partir de 2020, les élus estiment qu’il y a lieu de permettre aux collectivités locales de recourir plus souvent aux marchés internationaux afin d’obtenir plus facilement des crédits. «Il nous faut avoir un accès plus facilité au financement, alors que l’on voit que les grandes banques et bailleurs de fonds internationaux ont toujours tendance à prêter de l’argent uniquement aux États et pour les grands projets. À mon avis, ce sont les petits projets sur les territoires qu’il faut soutenir aujourd’hui, car ils ont beaucoup d’efficacité», plaide Ronan Dantec, représentant de la Déclaration du Sommet Climate Chance. Pour les élus locaux, au-delà de la part des collectivités locales dans les 100 milliards de dollars promis, ce sont les 2.000 milliards de dollars d’investissements par an dans le monde qu’il faut réévaluer. Pour eux, il serait plus opportun de voir comment les investissements contribuent à réaliser les ODD et les objectifs sur climat. À noter que selon le rapport 2015 de la Cities Climate Finance Leadership Alliance (CCFLA) sur l’État de la Finance Climat infranationale», il est estimé qu’entre 4,5 et 5,4 trillions de dollars par an d’investissements, vers des infrastructures bas-carbones, seraient nécessaires sur les territoires pour maintenir le réchauffement climatique à deux degrés d’ici 2050.


Mohand Laenser,
Président Association des régions du Maroc

Un certain nombre de fonds existent et aident les collectivités locales, mais il y a la possibilité d’en créer d’autres à travers le Fonds climat de 100 milliards de dollars. Il faut créer des mécanismes permettant aux pays bénéficiaires d’en profiter.

Lehady Vinagnon Soglo,
Maire de Cotonou

Nous sommes venus à Marrakech pour faire entendre la voix des élus africains. C’est le moment de l’action et il est urgent de passer à la phase concrète, c’est-à-dire celle du financement.


En attendant des initiatives concrètes
Un an après les engagements de la COP21, un foisonnement d’initiatives retient déjà l’attention. Nombreuses d’entre elles sont portées par «l’infranationale» ou le local. Les régions et les villes en sont des acteurs de premier plan, en parallèle avec le monde de la finance privée et publique, les ONG, le secteur privé, les fondations et les réseaux de collectivités locales. Ces initiatives sont parfois sectorielles, parfois thématiques et concernent des cadres pratiques et réglementaires en faveur de la décentralisation, l’appui à la préparation de projets d’infrastructures bancables à travers des mécanismes de certification ou de labellisation. «Ces initiatives traduisent les signes encourageants d’une dynamique positive, mais dont la vision stratégique peine à se faire ressentir», estiment les élus locaux. Cela, d’autant plus, ajoutent-ils, que «le Nouvel Agenda Urbain, adopté en octobre 2016, appelle au renforcement de la réponse territoriale aux grands défis mondiaux, en particulier climatiques».



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