Tanger : l’immobilier profite de la hausse des dessertes aériennes

C’est un constat pour le moins inattendu : l’augmentation des vols aériens low-cost à destination de Tanger contribue indirectement à animer le marché local de l’immobilier. C’est le constat fait sur place par des acteurs immobiliers.

«Depuis la hausse des vols aériens low cost à destination de Tanger, nous constatons une plus forte animation dans le marché de l’immobilier». Ce constat est de Brahim Lachaibi, directeur de l’Agence Access Immo Tanger.

«Et la nouvelle clientèle que nous avons sont plutôt de ressortissants de pays arabes habituellement basés en Europe. Mais une fois ici, ils tombent sous le charme de la ville de Tanger et décident de chercher des biens immobiliers, car ils se sentent automatiquement plus proches culturellement que par rapport à leurs pays de résidence européens», poursuit notre interlocuteur, ajoutant que c’est la hausse des connexions aériennes qui a rendu Tanger plus visibles auprès des visiteurs installés en Europe.

Selon le directeur de l’Agence Access Immo Tanger et fin connaisseur du marché de l’immobilier dans la ville du détroit, «la demande se concentre davantage dans la vente que dans le locatif». Et dans la perspective des grands événements sportifs prévus au Maroc, avec la CAN 2025 et surtout le Mondial 2030, cette tendance risque fort de se poursuivre dans les prochains mois et années.

Atouts
En tout cas, il faut noter que d’ores et déjà, presque partout dans la ville de Tanger, les chantiers immobiliers se multiplient, afin de répondre à une demande en croissance.

Il s’agit là d’un indicateur du dynamisme économique de la ville du détroit, désormais deuxième ville marocaine la plus peuplée après Casablanca, selon les résultats du dernier recensement réalisé par le Haut-Commissariat au Plan, avec 1.270.000 habitants.

«L’arrivée des MRE, qui sont de plus en plus demandeurs de biens immobiliers à Tanger, en raison notamment de son développement et de sa proximité avec l’Europe, est un atout supplémentaire. Cela se comprend aussi, parce que Tanger dispose des infrastructures de classe mondiale», indique, pour sa part, Riad Abbadi, patron de Riad Immo, également basé à Tanger depuis plusieurs mois.

Les prix s’envolent
Actuellement, les biens immobiliers à Tanger se vendent à des prix élevés, en moyenne entre 18.000 DH et 28.000 DH le m² pour le haut standing, de 12.000 DH à 16.000 DH le m² pour le moyen standing plus et de 8.000 DH à 12.000 DH m² pour le moyen standing simple. Malgré cette cherté et cette envolée des prix à un rythme cadencé, «les demandes d’achats ne cessent d’affluer», constate Brahim Lachaibi.

Une réalité confirmée par Riad Abbadi : «Quand on cherche un bien immobilier sur Tanger, on se rend vite compte qu’il y a beaucoup plus de demandes que d’offres… Cela se constate surtout sur les segments villas par exemple. Il y a donc un énorme potentiel à ce niveau aussi bien pour les promoteurs immobiliers que les particuliers désireux de mettre leur bien en location».

Locaux commerciaux
Le potentiel et la demande se concentrent également sur un autre segment, à savoir les plateaux de bureaux destinées à des activités libérales : médecins, notaires, architectes… Il en est de même pour les locaux à usage de centres de beauté ou soins, de bien-être, d’enseignes internationaux de restauration ou snacking, ainsi que des sièges de sociétés internationales ou holdings nationales.

«Néanmoins, nous constatons que l’offre sur les locaux commerciaux est très limitée et des fois il y a des locaux qui restent vides», indique un acteur immobilier tangérois.

Ceci peut être expliqué par la réticence de certains propriétaires de magasins et locaux commerciaux à faire confiance, ou encore une méfiance vis-à-vis du non-respect des engagements liées à la location : retard de paiement, dégradations des lieux, etc.

Globalement, conclut le directeur de l’Agence Access Immo Tanger, «un vent de tension immobilière souffle sur la ville méditerranéenne, qui peine à répondre à la forte demande des acquéreurs, pour lesquels les biens immobiliers à vendre à Tanger se font rares dans certains quartiers».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO