Maroc

Eaux usées : la RAMSA met en avant son modèle

La Régie autonome multi-services d’Agadir (RAMSA) mobilise au quotidien jusqu’à 20.000 m3 d’eaux usées épurées pour irriguer plus de 700 ha. La régie a lancé, pour 950 MDH, le projet d’extension de la station d’épuration Mzar. Objectif : doubler la capacité actuelle de traitement des eaux usées épurées, à plus de 27 Mm3/an.

Stress hydrique, succession des années de sécheresse, raréfaction des pluies, déficit chronique des retenues des barrages et baisse du niveau des nappes phréatiques… ces phénomènes sont appelés à se renouveler de plus en plus souvent et à gagner en intensité avec les effets accélérés des changements climatiques, ce qui fait monter la pression sur les ressources hydriques conventionnelles.

Au sein de la Région Souss-Massa où cette problématique revêt un caractère structurel, parallèlement à la croissance démographique (3,3 millions d’habitants d’ici 2030 contre 2,6 millions actuellement), les autorités ont exploré et adopté une combinaison de solutions pour résorber le déficit en eau. Outre le dessalement de l’eau de mer, le recours aux eaux non conventionnelles (ENC), notamment l’exploitation du gisement des eaux usées épurées, a été identifié comme un levier primordial dans la gestion de l’eau.

L’objectif est également de s’adapter au contexte de rareté tout en préservant et valorisant la ressource naturelle et en contribuant à sa gestion intégrée. C’est dans cette perspective que la Régie autonome multi-services d’Agadir (RAMSA), principal acteur assurant la gestion des services de la distribution d’eau potable et d’assainissement liquide dans le Grand Agadir, a initié, depuis 2010, le projet de réutilisation des eaux usées épurées. La mise en œuvre de ce plan s’est faite progressivement depuis lors.

700 MDH d’investissements injectés par la RAMSA
Moins de 13 ans après son démarrage, les résultats de ce projet piloté par la RAMSA (avec son modèle qui peut être exploité par d’autres régions) couvrent actuellement cinq parcours golfiques ainsi qu’une grande partie des espaces verts des communes et de ceux de la station touristique de Taghazout.

Dans le détail, un volume journalier allant jusqu’à 20.000 m3 est ainsi mobilisé pour permettre d’irriguer plus de 700 ha à travers un réseau de plus de 80 km. Ce dernier, réalisé à fin avril 2023, a permis d’économiser d’importantes quantités d’eau potable. Dans le cadre de ses actions pour accompagner le développement socioéconomique de la Région Souss-Massa, et en plus des espaces verts communaux et des golfs dont les conventions sont déjà opérationnelles, la RAMSA a scellé une convention avec un opérateur national pour mobiliser un volume annuel de 3.6 Mm3 à des fins d’utilisation industrielle.

Selon la régie, «ce projet de réutilisation dans sa globalité n’a pu être concrétisé que grâce aux efforts d’investissements injectés d’un montant frôlant 700 MDH, et ce, dans le cadre de plusieurs conventions de financement et de partenariat signées avec les différents partenaires, notamment le Programme national d’assainissement et de réutilisation mutualisé (PNAM)».

La station Mzar double ses capacités
À travers ce programme d’investissement, la RAMSA a réalisé des ouvrages structurants dédiés au traitement des eaux usées. Une stratégie qui a permis d’atteindre un potentiel annuel de 13,7 Mm3 en eaux épurées réutilisables pour l’irrigation des espaces verts, à partir de deux stations d’épuration tertiaires. Il s’agit : d’une part, de la station de Mzar, au sud d’Agadir, dont la mise en service a été effectuée en 2010. Cette station assure un potentiel de 11 Mm3/an. D’autre part, la station d’épuration d’Aourir, au nord d’Agadir, a été mise en service en 2017, avec une capacité de traitement de 2,7 Mm3/an.

Ce potentiel en eaux épurées permet d’arroser l’ensemble des espaces verts (1.050 ha) inventoriés dans la première tranche au niveau des communes d’Agadir, Inezgane, Dcheira et Aït Melloul, ainsi que les parcours golfiques et la zone touristique de Taghazout. Afin d’exploiter tout le potentiel qu’offre ce gisement, la RAMSA a lancé un projet relatif à l’extension de la station d’épuration Mzar, pour un montant global de 950 MDH.

Ce dernier doublera ainsi la capacité actuelle de traitement des eaux usées épurées en la portant à plus de 27 Mm3/an. Ceci permettra de couvrir d’autres zones ouvertes aux différents projets d’aménagement existants et futurs, et ce, dans le cadre de son programme prioritaire 2022-2026 relatif aux projets d’assainissement liquide et à la réutilisation des eaux usées épurées et d’eau potable.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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