Port d’Agadir : un plan d’action pour améliorer la chaîne logistique
La Direction régionale de l’Atlantique Sud, relevant de l’Agence nationale des ports (ANP), a lancé une étude pour l’évaluation de la performance logistique du port d’Agadir. D’une durée de 10 mois, cette étude, qui évaluera essentiellement l’état actuel de la chaîne logistique au sein de l’enceinte portuaire, sera menée au cours de l’année 2023.
Doté actuellement d’un positionnement multifonctionnel, le complexe portuaire d’Agadir, figurant dans la stratégie nationale portuaire à l’horizon 2030, englobe quatre activités, notamment le port de commerce, le port et le triangle de pêche, en plus du chantier naval et du port de plaisance. Malgré cette polyvalence, la configuration actuelle de l’enceinte est confrontée à plusieurs contraintes, auxquelles il faudra remédier afin que ce complexe accompagne les ambitions futuristes de la région. Parmi elle, la performance logistique de cette infrastructure. A cet égard, la Direction régionale de l’Atlantique Sud, relevant de l’Agence nationale des ports (ANP), a lancé une étude pour l’évaluation de la performance logistique du port d’Agadir.
D’une durée de 10 mois, cette étude, qui évaluera essentiellement l’état actuel de la chaîne logistique, sera menée au cours de l’année 2023. Faisant appel à une multitude d’acteurs, la chaîne logistique au sein du port est composée, d’un côté, des importateurs-exportateurs et des transitaires et agents maritimes. Et de l’autre côté, des consignataires, des armateurs, des manutentionnaires, en plus des transporteurs et organismes de contrôle. A la base de ladite étude, le but étant de mettre en place un plan d’action afin d’identifier les leviers d’amélioration de la chaîne logistique du port. Le périmètre défini pour cette étude englobe deux volets.
D’une part, l’analyse de la chaîne logistique à l’export depuis le chargement des marchandises dans les unités de production jusqu’à leur embarquement à bord des navires. Il s’agit, aussi, de l’analyse de la chaîne logistique à l’import, depuis le déchargement au port jusqu’à à leur acheminement vers les unités de réception.
L’étude scindée en trois principales missions
Au total, l’étude sera scindée en trois missions: la cartographie de la chaîne logistique du port d’Agadir, l’analyse et l’évaluation de l’état des lieux, outre la mise en place du plan d’action proprement dit avec un benchmarking, et une analyse de l’environnement interne et externe du port. La restitution des résultats de ladite étude sera initiée dans le cadre d’une journée d’information et de communication.
Générant actuellement l’équivalent de 5,6 millions de tonnes de trafic commercial au titre de l’année 2021, dont 3,1 Mt à l’import et 2,4 Mt à l’export, le complexe portuaire est relié aux différentes régions du nord et du sud par deux artères desservant les deux entrées du port.
Dans le cadre de la voie de contournement Nord-Est du Grand Agadir, le complexe portuaire sera doté d’un troisième accès. Il comprendra, selon l’ANP, l’ensemble des services accessoires, notamment le pesage, le scanner, divers contrôles ainsi que les aménagements extérieurs. Compte tenu du lancement des travaux de la voie de contournement Nord-Est dans le cadre du Programme de développement urbain d’Agadir (2020-2024) avec la réalisation de ce nouvel accès vers le port, l’enceinte portuaire a déjà procédé à l’actualisation de son schéma de circulation à travers le lancement d’une étude à l’intérieur du port.
Le processus actuel de transit englobe plusieurs trafics
Selon l’ANP, l’objectif est de remédier aux encombrements au niveau des accès actuels du port. Le but aussi est de diminuer le temps de passage des camions à travers la réalisation de ce troisième accès au niveau du port de commerce.
Aujourd’hui, le port est relié à la ville d’Essaouira par la route nationale n°8, et à Marrakech par la route principale n° 40. Ce sont ces deux artères qui desservent actuellement les deux entrées du port. Au total, le processus de transit englobe plusieurs trafics à commencer par le conteneurisé qui représente 31% du trafic et les minerais (27%). A cela s’ajoutent les hydrocarbures (16%) et les céréales (15%), en plus des marchandises diverses (15%). Il s’agit, entre autres, du traitement des agrumes et primeurs, des aliments de bétail et de bois et dérivés ainsi que des rouleaux de papiers et de l’activité croisiériste.
Pour ce dernier point, l’étude en question analysera le traitement des croisières surtout après la relance touristique à travers une étude séparée sur deux périodes (d’octobre à mai et de juin à septembre). Par ailleurs, il est à noter que l’enceinte portuaire sera bientôt gratifiée d’un port sec sous douane qui permettra aux camions du Transport international routier (TIR) d’Agadir d’éviter les formalités au port de Tanger Med, en passant directement le contrôle, afin de réduire le temps de transit d’environ 14 heures.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO