Éco-Business

Sociétés cotées : une reprise des bénéfices attendue en 2021

D’après un rapport récent d’Attijari Global Research (AGR) portant sur les résultats des sociétés cotées, les bénéfices de l’AGR-30 devraient croître de 14,2% en 2021 et de 15% en 2022.

Le marché promet d’être généreux au titre de l’année en cours !
Selon les prévisions d’Attijari Global Research (AGR), les bénéfices de l’AGR-30, un ensemble de sociétés cotées représentant 87% de la capitalisation boursière du Masi, devraient croître de 14,2% en 2021 et de 15% en 2022. En effet, AGR indique dans sa toute dernière livraison, que le chiffre d’affaires agrégé de l’AGR-30 croîtrait de 5% en 2021 et de 4% en 2022. La société attribue cette reprise à l’allégement attendu de l’effort de provisionnement consenti par le secteur financier en 2020 et le redressement progressif de l’activité économique de plusieurs secteurs. Quant à la croissance bénéficiaire de l’AGR-30, elle est portée sur la période 2021-2022 par l’appréciation attendue des bénéfices de plusieurs secteurs. Il s’agit principalement des banques, qui devraient voir leurs bénéfices progresser de 31,5% en 2021 et de 24,2% en 2022, fait savoir la même source, soulignant que «ce scénario est justifié par une normalisation progressive du coût du risque du secteur».

De son côté, le secteur des mines devrait connaître un doublement des bénéfices en 2021 dans un contexte minier très favorable marqué par un effet volume/prix positif et par la non-récurrence des provisions financières. Pour sa part, le secteur des ports s’attend à une hausse du RNPG récurrent de 12,3% en 2021 et de 20,5% en 2022, soutenue par la reconstitution de stocks des opérateurs économiques en anticipation de la reprise progressive de l’activité économique. Par ailleurs, la société de recherche souligne : «En intégrant ses estimations concernant les sociétés cotées n’ayant pas communiqué sur leurs DPA 2020, AGR anticipe une baisse de 12,1% du montant global des dividendes de l’AGR-30». Elle estime que les perspectives des bénéfices sur la période 2021-2022, conjuguées à une amélioration progressive de la visibilité des émetteurs, laissent présager un relèvement sensible du dividende futur. Ainsi, la société s’attend à une hausse des dividendes de 24,5% en 2021 et de 7% en 2022. Dans ces conditions, poursuit-elle, l’AGR-30 offrirait un D/Y moyen de 3,2% en 2020, de 3,6% en 2021 et de 3,9% en 2022. Cependant, malgré la dégradation des profits en 2020 et compte tenu du manque de visibilité des émetteurs, le rendement 2020 du marché Actions ressort à un niveau correct de 2,9%, fait remarquer AGR. Ce dernier note que celui-ci est toujours attractif à travers un spread de rendement par rapport aux BDT-5 ans de 90 points de base (PBS), contre 60 PBS en 2019. Le rapport poursuit : «À la lecture des rendements de dividende sectoriels, quatre secteurs se distinguent à travers des D/Y attractifs. Ainsi, celui du ciment avec un D/Y moyen de 4,1%, porté par le relèvement du DPA ordinaire des deux cimentiers cotés et celui des assurances avec un D/Y moyen de 3,8%, soutenu par le rehaussement des dividendes d’Agma et d’AtlantaSanad». De même, le secteur financement offre un D/Y moyen de 3,8% suite au retour à la distribution d’Eqdom et de Maroc Leasing, et celui des ports un D/Y de 3,7% équivalent à un DPA de Marsa Maroc de 8 dirhams en 2020 contre 9,7 dirhams en 2019, lit-on dans le document.

Quand BKR analysait les bénéfices de 2020
En outre, faut-il le rappeler, une analyse de la société de recherche BMCE Capital Research (BKR), publiée début avril, faisait savoir que la masse bénéficiaire pour l’exercice 2020 a reculé de 35,5% en comparaison avec 2019 pour descendre à 17,4 MMDH. Quant au chiffre d’affaires, il a baissé à 5,2% souligne BKR qui fait remarquer que cette baisse n’est pas énorme compte tenu du contexte de la crise. Pour ce qui est de la baisse du dividende, elle s’est limitée à 8,7%, témoignant de l’effort fourni par les sociétés pour maintenir la rémunération des actionnaires malgré la crise et les pressions sur les trésoreries. Toujours selon l’analyse de BKR, la capacité bénéficiaire globale de la cote casablancaise a été fortement impactée par les effets de la crise sanitaire sur le volet opérationnel ainsi que sur l’impact des cotisations souscrites volontairement au Fonds Covid-19. Le RNPG, lui, affichait, hors impact de ces contributions, une baisse moins forte de 20% à 21,6 MMDH. Dans le détail, BKR notait que le RNPG des sociétés industrielles a connu une baisse de 16% à 10,8 MMDH, une contreperformance qui s’explique par le mauvais comportement des immobiliers, de Ciments du Maroc et de Marsa Maroc. Concernant les dividendes, BKR soulignait que leur distribution a été maintenue par une grande part des émetteurs, et ce, malgré la crise. «La masse des dividendes, pour les sociétés ayant communiqué sur leur politique de distribution a enregistré une baisse de 8,7% à 14,4 MMDH, suite au repli des dividendes de Maroc Telecom», déclarait la société dans son analyse. Et de relever : «Ainsi, le D/Y du marché se fixe à 2,8%, en baisse de -0,2 points par rapport à 2019».

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco



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