Botola Pro : Les dessous du Mercato
La FRMF verrouille les contrats
Pour mettre de l’ordre dans le marché des transferts, la FRMF tente depuis deux saisons d’édicter de nouvelles règles aux clubs, joueurs et intermédiaires.
Cette saison, les clubs démarrent sur une bonne et une mauvaise nouvelles. La bonne nouvelle est que la valeur moyenne d’un joueur sur le marché de football marocain s’est stabilisée autour de 400.000 DH comme prime de signature/an et un salaire de 10.000 DH. La mauvaise nouvelle, c’est l’obligation pour le club de verser à tout nouveau joueur l’ensemble du montant de la prime de signature couvrant les années de son contrat. «Aucun club au Maroc ne pourra satisfaire cette condition drastique. Les finances des clubs sont dans un état tel qu’ils arrivent à peine à verser la prime de signature de la première année», affirme un autre agent de joueur. Cette obligation fait partie du nouveau contrat-type club-joueur.
Vers une prime de rendement
À défaut d’un paiement global, les clubs et leurs joueurs signent un engagement hors contrat. Le club s’engage à payer au joueur les autres primes de signature annuelle via une lettre d’engagement légalisée. Ce bricolage juridique à des limites, surtout au regard des règles de la FIFA. Deuxième nouveauté du contrat-type, le passage vers une prime conditionnée par le rendement de chaque joueur. Les primes pourront ainsi varier selon la participation ou pas du joueur et le nombre de buts marqués.
Le contrat comprend également les clauses relatives aux primes de matchs et les avantages en nature (logement, voiture, billets d’avion, etc.). Ce niveau de détail permet de palier aux lacunes constatées dans l’application du Règlement du statut et du transfert des joueurs de la FRMF.
Aujourd’hui, les clubs croulent sous les dettes et surtout les litiges avec leurs anciens joueurs et entraîneurs. Le règlement amiable est rarement obtenu. La Chambre de résolution des litiges de la FRMF statut annuellement sur une centaine de conflits entre joueurs et clubs. La multiplication des litiges avait poussé la FRMF l’hiver dernier à interdire de transfert les clubs qui n’avaient pas honoré leurs engagements financiers vis-à-vis de leurs ex-employés. Cette résolution n’avait pas été reconduite pour ce Mercato estival. Le Raja ou le KACM, clubs en litiges avec plus d’un joueur ont pu recruter sans être inquiétés par la FRMF ou la Ligue nationale de football professionnel.
