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Protection sociale. Une commission interministérielle prend les choses en main

Le gouvernement se mobilise pour réformer les différents programmes d’aide sociale. Gouvernance, convergence des programmes, ciblage, contrôle, rationalisation… des mots clés pour rectifier le tir et faire de la protection sociale une priorité.

Un mois et demi après le discours du trône du 29 juillet dans lequel le souverain a clairement critiqué le peu de résultat des programmes de protection sociale, le gouvernement passe à l’action. C’est mercredi dernier à Rabat qu’une Commission interministérielle a été installé pour mener la réforme et la gouvernance du système de protection sociale dans son ensemble. Le gouvernement était au complet, ou presque, autour du chef du gouvernement pour discuter de l’un des sujets brûlants sinon le plus important dans le contexte actuel. Et hormis le discours de Saâd Eddine El Othmani, les interventions des ministres concernés ont eu lieu à huis-clos. L’on imagine alors l’étendue des enjeux et des dysfonctionnements qu’il revient à ces ministres de reconnaître et ensuite de solutionner.

En tout cas, la voie est déjà tracée. En mettant le doigt sur les maux, le souverain avait indirectement donné ses orientations pour les juguler. Il a parlé d’une inflation de programmes de soutien social qui consomme des dizaines de milliards de dirhams mais qui souffrent de plusieurs distorsions dont le manque de coordination et de convergence, les défaillances en matière de ciblage, etc, ce qui en réduit considérablement l’impact sur les populations censées en bénéficier.

Ainsi pour s’attaquer à chaque problème avec efficacité et célérité. Le gouvernement, a expliqué El Othmani, avait mis en place quatre commissions thématiques portant sur le ciblage, la couverture médicale universelle, la protection sociale, la gouvernance et la convergence des programmes. Ces commissions ont déjà effectué un travail de diagnostic assez exhaustif de la réalité de ces programmes sociaux. Le chef du gouvernement a souligné qu’il s’agit désormais d’une priorité gouvernementale qui trouvera son écho dans le projet de Loi de finances 2019 à travers des mesures dans les secteurs sociaux : éducation, santé, emploi, protection sociale ainsi que la lutte contre les disparités sociales, le soutien du pouvoir d’achat et de la cohésion sociale et familiale. C’est donc vers une réforme de fond en comble des programmes de protection sociale que l’Exécutif s’achemine pour en augmenter l’efficacité et remédier à leurs dysfonctionnements. Pour commencer, El Othmani s’est interrogé de savoir si la demande est grande ou plutôt le ciblage défaillant pour que les dépenses colossales dans les programmes sociaux aient peu ou prou d’impact mais il a aussi cité la faiblesse de la gouvernance et du contrôle comme l’ont d’ailleurs montré plusieurs rapports d’institutions constitutionnelles à leur tête à la Cour des comptes. D’un point de vue pratique, comment le gouvernement compte-t-il améliorer ou réformer le système de protection sociale ? La Commission s’est assignée cinq principaux objectifs : développer une politique intégrée et unifiée de protection sociale, élargir la couverture médicale et réformer le Ramed, unifier les méthodes de ciblage de l’aide publique, améliorer l’offre et la qualité des services de proximité et enfin jeter les ponts en matière de communication entre les institutions et départements concernés. Plus en détail, dans le domaine de l’éducation, l’objectif est de revaloriser l’école et lutter contre l’abandon scolaire. Il faut ainsi s’attendre à ce que le programme Tayssir, qui aide les familles nécessiteuses à scolariser leurs enfants, soit renforcé.

En matière de santé, El Othmani a mis en avant un déficit cumulé durant des décennies en guise de reconnaissance tacite de la complexité de la réforme en rapport avec la gouvernance et les ressources humaines qui représentent un défi à relever. Reconnaissant que l’accès à la santé représente le plus grand défi que le gouvernement peut relever, El Othmani a expliqué que le Plan 2025 connaîtra son démarrage avec l’amélioration des conditions d’accueil dans les hôpitaux ainsi que la disponibilité des médicaments et dispositifs médicaux. Dans le même sillage, les décrets d’application portant sur la couverture médicale et le système de retraite des indépendants et les non-salariés seront soumis à l’approbation d’un prochain conseil de gouvernement. Concernant la couverture médicale de base des étudiants, un décret amendant la loi 116.12 a été conçue pour faciliter leur accès à ce système.


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