L’art Gnaoui bientôt patrimoine culturel immatériel de l’Unesco?
Cette année, le Comité, qui se réunira pour la première fois en Amérique latine, examinera 42 demandes d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel, dont celle présentée par le Maroc
L’Organe chargé d’évaluer les candidatures pour les Listes de l’Unesco s’est prononcé en faveur de l’inscription de l’art Gnaoua à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel, a annoncé mercredi à Paris, Tim Curtis, Secrétaire de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
L’Organe d’évaluation a formulé une « recommandation positive » pour intégrer cet art ancestral marocain à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel. Cette recommandation sera examinée lors de la 14ème réunion annuelle du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se tiendra du 9 au 14 décembre prochain dans la capitale colombienne Bogota
Il est très rare que le Comité de sauvegarde, composé des représentants de 24 Etats parties à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, se prononce contre une recommandation positive de l’Organe d’évaluation. Ce dernier, chargé d’évaluer les candidatures pour les Listes, les propositions pour le Registre des meilleures pratiques de sauvegarde et les demandes d’assistance internationale, est composé de 12 membres désignés par le Comité: six experts qualifiés dans les différents domaines du patrimoine culturel immatériel et représentant d’États parties non membres du Comité et six ONG accréditées, en tenant compte d’une répartition géographique équitable et des différents domaines du patrimoine culturel immatériel.
En cas de validation de la candidature marocaine, l’art gnaoua viendra s’ajouter à sept autres éléments du patrimoine national déjà inscrits sur cette liste, en l’occurrence « L’espace culturel de la place Jemaa el-Fna », « Le Moussem de Tan-Tan », « La diète méditerranéenne », « La fauconnerie », « Le festival des cerises de Sefrou », « Les pratiques et savoir-faire liés à l’arganier » et « La Taskiwin », danse martiale du Haut-Atlas occidental classée comme « nécessitant une sauvegarde urgente ».
Cette Liste, qui compte à ce jour 492 éléments inscrits, vise à assurer une plus grande visibilité aux pratiques culturelles et au savoir-faire portés par les communautés. A cette occasion, le Comité devra se prononcer sur six demandes d’inscription sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.
Ainsi, pendant six jours, les membres du comité feront le point sur l’évolution de la mise en oeuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, instrument juridique ratifié par 178 Etats. Il examinera les directives sur la meilleure façon de sauvegarder le patrimoine vivant dans les situations d’urgence et poursuivra sa réflexion sur les moyens d’améliorer la participation des organisations non gouvernementales à l’application de la convention.
La réunion annuelle du Comité sera également l’occasion de célébrer l’Année internationale des langues autochtones 2019, proclamée par l’ONU, à travers notamment une exposition sonore sur le patrimoine culturel immatériel et les langues autochtones ainsi qu’un débat sur la sauvegarde de ce patrimoine à travers l’éducation.