Guerre de survie (2)
La Tunisie a décidé de défendre son cahier, elle se prépare à déposer un recours contre le Maroc auprès de l’OMC pour contester des mesures antidumping. La Turquie a fait de même pour la filière de l’acier. À quoi cela rime-t-il au juste? On le disait hier, les prochains conflits seront à caractère économique et commercial. Dans un monde de plus en plus globalisé, les «petits» se rendent compte que les puissants essayent de faire main basse sur les marchés, forts d’une capacité à faire des économies d’échelle. Le comble, c’est que lorsque ces «petits» essayent de protéger leurs emplois, on crie au scandale, à l’antidumping. Mais les grands de ce monde n’éprouvent aucune gêne quand il s’agit de remettre en cause des accords pourtant signés et en vigueur depuis des années. Les États-Unis de Trump en sont la meilleure illustration.
Depuis le début de l’année, le président américain s’en étant pris à ses plus proches alliés, le Canada, le Mexique et l’Union européenne, menaçant de stopper net ses accords bilatéraux pour cause de déséquilibre de profit. Cette tendance devrait pousser le Maroc à revoir ses divers accords de libre-échange, signés à la pelle il y a plus d’une dizaine d’années.
Aujourd’hui, le constat est connu de tous, le Maroc est largement handicapé et nos opérateurs économiques en souffrent. Trump n’a pas eu froid aux yeux quand il a fustigé ses prédécesseurs pour «les incohérences» constatées dans les différents accords signés par les États-Unis, et a même remis en cause des tarifications douanières faisant fi des recommandations de l’OMC. Il est important que le Maroc se lance dans des rounds d’échanges et de discussions avec ses différents partenaires, avant d’exiger des négociations. Le poids du Maroc lui impose des amendements concertés. Pourquoi pas, en fin de compte, si on bénéficie de quelques bonus à l’issue de ces rounds.