Un Belge à Casablanca
L’acte d’investir n’est pas qu’une infrastructure suffisante, une procédure souple et, encore moins, un bon classement Doing Business. Parfois, l’absence d’un service élémentaire pourrait tout remettre en cause. Il y a une semaine, la princesse de Belgique a rendu visite à notre pays, accompagnée d’une forte délégation de 480 personnes en majorité des hommes d’affaires. Une visite minutieusement préparée avec un programme très chargé et surtout des actions concrètes. Mais un fait, si anodin qu’il puisse paraître, nous renvoie à une amère réalité.
À Casablanca, la capitale du business, la délégation officielle de la princesse fut logée dans un luxueux palace au centre ville. Des hommes d’affaires voulant découvrir le centre historique de la métropole en soirée, se trouvèrent face à des « toilettes publiques » dont les odeurs asphyxient les passants à plusieurs mètres à la ronde. Choqués, ils rentrent illico presto à leur hôtel. Le coordinateur de la délégation mis au « parfum » informe de son côté un haut responsable de la ville blanche. Tout au long de la nuit, une équipe d’assainissement a travaillé d’arrache-pied des heures durant. Le lendemain matin, les riverains n’en croyaient pas leurs yeux. Ce qu’ils réclamaient depuis des années a été finalement réalisé. Des toilettes publiques propres, fréquentables et surtout ne dégageant aucune odeur désagréable. Mais pour combien de temps ? La délégation belge, est rentrée chez elle, les vieilles habitudes ne tarderont pas à revenir au galop ! Le problème dans toute cette histoire, c’est que l’on n’a pas encore compris que le tourisme et l’investissement, c’est d’abord des services de base de qualité et aussi des citoyens au fait de l’importance de ces deux moteurs de l’économie. À Casablanca, autorités et élus sont en total déphasage par rapport à ces priorités pourtant cruciales. Quel gâchis !
