Opinions

L’entreprise, esclave du public

Les histoires des délais de paiement au Maroc peuvent être écrites avec des larmes de sang. C’est le quotidien de PME qui décrochent, au bout de plusieurs souffrances, des marchés publics pour être finalement payées deux ou trois ans après, maintes relances qui relèvent presque de la mendicité. Des comptables et trésoriers régionaux refusent, pour des raisons peu scrupuleuses,  de déposer le fameux sésame, ce visa si précieux qui donne le feu vert  au règlement! Mais les établissements publics font preuve d’imagination en matière de torture infligée quotidiennement aux  entreprises.

Le comble de cette dérive, particularité qu’on ne trouve nulle part ailleurs, c’est que certains établissements publics ont créé leur propre filiale de factoring. Ainsi, au lieu de payer les entreprises et fournisseurs dans les délais, ils les rallongent sciemment d’une année, deux voire trois dans certains cas.

Déjà au bord du désespoir, l’entrepreneur est surpris de recevoir un appel téléphonique lui annonçant qu’il pourrait se faire payer en quelques jours, s’il verse une  une commission pouvant dépasser les 10%. Si ce n’est pas du vol déguisé, on se demande à quoi rime ce comportement qui vide le business de toute éthique! En tout cas, le ministère des Finances est avisé, son Inspection générale des finances aussi ; espérons qu’il s’activera pour arrêter cette prédation qui fait de trop nombreuses victimes parmi les entreprises que le secteur public, souvent opaque, relègue au rang d’esclaves. Face à ce genre de comportements, cela ne sert à rien de vanter le classement Doing Business ou de mettre en avant le rang qu’occupe le Maroc concernant le climat des affaires en Afrique. Il faut joindre l’acte à la parole. Et c’est là que Benchaâboun est attendu. 



Dépenses fiscales : l’impossible compression !


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