Opinions

La grande évasion

L’émigration revêt désormais toutes les formes. Clandestine ou formelle, elle concerne toutes les couches sociales, dont des hommes d’affaires. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’il y a un ras-le-bol général, mais aucun officiel ne veut prendre le taureau par les cornes et lancer un débat national sur les causes et les remèdes à apporter. On en a parlé et reparlé, et on ressassera cela jusqu’à ce que les choses bougent. Tous les Marocains ont vu, cette semaine, ce célèbre artiste crier son indignation et appeler à un «exode collectif» à l’étranger! Ce n’est ni un fait anodin, ni un fait divers. Quand les célébrités prennent la parole et expriment leur colère, cela doit interpeller et pousser à réflexion. Il n’y a pas plus dangereux que la passivité et le désintérêt face à cette colère.

De l’autre côté de la Méditerranée, ce sont quelque 4.000 Marocaines œuvrant dans les champs espagnols de fraises qui ont préféré rester dans l’illégalité au lieu de regagner le Maroc. Un fait qui pourrait remettre en doute toute cette opération qui concernerait 20.000 femmes chaque année, pour un emploi allant jusqu’à six mois. Du pain bénit pour la droite espagnole qui s’est saisie de ce dossier pour en faire tout un plat. Sur un tout autre registre, l’émigration commence à tenter une couche sociale aisée à la recherche d’un meilleur cadre de vie. L’incivisme ambiant, la violence exacerbée, le sentiment d’insécurité sont autant de raisons qui les motivent à plier bagage. Une partie de la classe moyenne souhaite, quant à elle, des lendemains meilleurs pour sa progéniture. Franchement, si les télévisions publiques et le gouvernement en premier lieu ne se saisissent pas de cette problématique, en commençant par lancer un débat national, c’est que l’on ne cherche vraiment pas à stopper cette «grande évasion».



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