Majorité et opposition, le non-sens
Il n’y a qu’au Maroc où la majorité vote pour l’opposition et celle-ci soutient le gouvernement. Un non-sens à la puissance mille. En quelques jours d’intervalle, on a eu droit à une illustration de l’exceptionnelle démocratie à la sauce marocaine.
Primo, le chef de file du premier parti d’opposition au Maroc, le PAM, a été porté à la présidence de la Chambre des conseillers grâce aux voix de quatre partis de la majorité qui n’ont trouvé aucune gêne à voter contre le candidat de leur parti-allié au gouvernement ! Oui, cela donne le tournis, mais c’est comme ça, et c’est à prendre ou laisser.
Secundo, trois jours après la leçon du non-sens politique cité en haut, les négociations dans le cadre du dialogue social nous ont sorti une toute autre particularité de la démocratie de la cinquième heure. Vous ne pouvez pas le deviner même si vous possédez une baguette magique. Et bien, l’offre sociale du gouvernement a été purement et simplement rejetée par toutes les centrales syndicales, y compris celle du parti du chef de gouvernement, sauf le syndicat du parti de l’opposition, l’Istiqlal.
Celui-ci, l’UGTM, a plébiscité la réponse gouvernementale au cahier revendicatif des syndicats au moment où l’UNTM, le bras syndical du PJD qui mène la majorité a jugé l’offre au-dessous de ses attentes. Je sais qu’on pourrait avoir la nausée en essayant de démêler ce sac de noeuds.
En effet, on a beau vouloir tirer la politique vers le haut, ses acteurs s’activent avec une curieuse insistance à alimenter la brouille et jeter le discrédit sur tout le champs politique. Nous avons eu droit à un mauvais scénario en 2016 et 2017, où le script fut de bas étage, on espérait mieux en 2018 pour bien préparer 2021. On voudrait bien y croire et garder un semblant d’espoir, mais d’aucuns insistent à tout décomposer. Bizarroïde !