Devoir de mémoire
Abderrahmane El Youssoufi, ancien Premier ministre, rejoint Abdelhadi Boutaleb, ancien conseiller royal, dans la publication de ses mémoires. Un exercice très important pour l’histoire de notre pays auquel d’autres personnalités devraient s’associer. El Youssoufi a la particularité d’avoir été le Premier ministre de deux rois et a donc vécu deux périodes, côtoyé deux styles, ce qui enrichit ses mémoires. L’on se rappelle que depuis qu’il a quitté la scène politique, il y a plus de quinze années, nombre de questions préoccupaient journalistes et écrivains, ce qui a donné lieu à quantité de surenchères basées sur de simples suppositions.
Aujourd’hui, El Youssoufi brise le silence et apporte des réponses à ces questions, s’acquittant ainsi du devoir de mémoire et se libérant d’une lourde responsabilité. Quant à ceux qui commencent déjà à critiquer le contenu de ce livre/ces mémoires sous prétexte qu’il(s) ne raconte(nt) pas tout, on est tenté de leur répondre que cette initiative reste louable, et que ce n’est pas avec ce genre de réactions que l’on pourra motiver des personnalités ayant marqué la politique marocaine, durant les cinquante dernières années, à s’essayer à leur tour à cet exercice de partage d’expérience. Je pense à Ahmed Osman, à Ait Said Ben Idder, à Mohamed El Yazghi, à Moulay Ismail Alaoui ou encore à Mahjoubi Aherdane. Autant de personnalités, autant d’horizons politiques et de positionnements sur l’échiquier politique, ce qui dénote de la richesse de cette diversité que les nouvelles générations gagneraient à connaître afin de maîtriser l’histoire contemporaine de leur pays. Merci Si Abderrahmane, et vivement d’autres mémoires.