Le grand malentendu
Aujourd’hui, éditeurs et annonceurs s’attableront avec le patron des impôts afin de lui signifier clairement les dangers financiers qui guettent tout un secteur: celui de la presse. La réunion portera surtout sur la manière qui permettrait de revenir sur la décision -pour le moins hasardeuse et mal réfléchie- de taxer la publicité sur la presse électronique de 5% en plus de la TVA, qui s’élève déjà à 20%. Vraiment curieux de la part d’un Exécutif qui développe, depuis quelques mois avec les éditeurs, une réflexion sur les pistes d’amélioration de la subvention en faveur de la presse, notamment par la création d’un fonds de subvention à la lecture.
La sortie du porte-parole du gouvernement, encore plus hasardeuse que la décision elle-même, est maladroite à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il accuse un parti d’être derrière cette proposition, ensuite parce qu’il n’a pas compris que le gouvernement aurait pu rejeter cet amendement contre-productif comme il le fait si souvent. Enfin, puisqu’il est justement un ancien ministre de la Communication et qu’il maîtrise parfaitement ce dossier, ayant même encouragé son cabinet à relever l’enveloppe de subvention, sachant pertinemment que le secteur est sinistré. La meilleure façon de dépasser ce grand malentendu est de s’atteler sérieusement à la régulation du secteur via le lancement du Conseil national de la presse, la révision du contrat-programme et la mise en place du fonds de soutien à la lecture. Autrement, l’État signera l’arrêt de mort de la presse !