Poupées russes
À quand l’épilogue du feuilleton Samir ? L’opinion publique est suspendue à la décision du juge. Or, hier, un énième report du verdict a encore une fois été prononcé, rallongeant davantage le suspense quant à l’issue de ce dossier et sur le sort de 850 emplois.
Depuis plus de deux années, les rebondissements ne manquent pas dans ce feuilleton juridique, pour le moins, inédit. Il a d’abord fallu attendre – très longtemps – avant de déceler l’affaire, puis encore pour mesurer l’ampleur des dégâts, négocier les voies de sortie de crise…et plus tard, tracer les possibles solutions. Maintenant, il faut encore attendre chaque fois, les échéances des audiences, audiences qui s’égrènent tel un chapelet de reports.
Les postulants à la reprise auront-ils le souffle aussi long que les salariés et les créanciers, en otage depuis des mois ? Ne risquent-ils pas de perdre patience si cet épisode s’avérait interminable ? Les coups de théâtre qui marquent chacune des séances au tribunal emmêlent davantage ce dossier. Telle une série de poupées russes, chaque audience nourrit le suspense de savoir si c’est bien la dernière. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dossier Samir est un cas d’école en la matière, tant ses ramifications touchent plusieurs secteurs (marché boursier, secteur financier, stratégie énergétique nationale, finances publiques…). Malgré cela, cette affaire devra être chirurgicalement résolue et vite, car il demeure, bien entendu, que quelle que soit la solution activée, elle ne pourra pas satisfaire toutes les parties.