Et la classe moyenne ?
C’est fait : le programme gouvernemental est à présent connu et pourrait être facilement qualifié de plan de continuité. El Othmani ne remet donc pas en cause le processus de réforme entamé par son prédécesseur, et a décidé de le mener jusqu’au bout. C’est de bon augure car le Maroc a bien souvent pâti d’une rupture au niveau de chantiers de réformes.
Cependant, si l’on prend les deux dossiers phares que sont la décompensation et la réforme des retraites, il y a lieu d’émettre des réserves sur la forme, non sur le fond. Car si la déclaration gouvernementale évoque des aides directes compensatoires, quoique les mécanismes y afférents restent énigmatiques, force est de constater que ces dernières concernent les couches sociales les plus défavorisées. Quid alors de la classe moyenne, ou du moins de ce qu’il en reste ? Cette classe ne serait pas éligible au soutien direct et se retrouve, de ce fait, face à, à terme, une bonbonne de gaz à 120 DH, soit trois fois le prix actuel.
De la même façon, cette classe, composée majoritairement de fonctionnaires, devrait passer à la caisse pour payer le prix de la gabegie pratiquée au niveau de la Caisse marocaine des retraites des décennies durant. Il faut juste rappeler que la classe moyenne, selon le rating du HCP, démarre à partir d’un revenu mensuel de 6.000 DH net ! C’est dire que si le gouvernement souhaite caresser dans le sens du poil les couches sociales les plus pauvres, il ne faut pas non plus que la classe moyenne en fasse les frais. Faut-il le rappeler, elle est l’amortisseur qui réduit l’impact du choc !